Coups de coeur
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Gontran Pelpoir est devenu sans le vouloir l’auteur à succès de romans pour enfants. Sans le vouloir, oui, car Gontran a un secret: il est terrorisé par les enfants. Mais si, tant bien que mal, il arrive à échapper aux dédicaces ou aux rencontres avec des gamins, il ne va pas avoir d’autre choix que d’accepter d’aller passer une journée sur l’île de Présigurie, le royaume de la princesse Bianca. Car Bianca s’est autoproclamée sa plus grande fan et veut impérativement faire sa connaissance! Or, on le sait bien, ce que princesse exige, princesse obtient: contre son gré, Gontran fini par accepter d’aller la rencontrer, et même de rester vingt-quatre heures avec elle. Il est dès lors évident que rien, mais alors absolument rien ne va se passer comme il l’avait prévu! Entre une attaque au crocodile, une chute dans une cuve remplie de mélasse et un séjour dans la cage des singes, rien ne lui sera épargné... Une histoire rocambolesque et follement drôle qui fera éclater de rire petits et grands! (Dès 10 ans)
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Bienvenue à Chillicothe, Ohio, petite ville vivant d’une papeterie, et où toute la misère du monde est réunie. Arc et Daffy, d’abord enfants puis adolescentes entre les années 1980 et 1990, nous racontent leur vie, avec toute leur poésie. Une vie dans laquelle la rivière est une femme charriant les corps, où les toiles d’araignée sont de la dentelle, où les petites filles sont mises en garde contre les hommes – et contre les cuillères, devenues ustensiles de drogue. L’une de la terre, l’autre de l’eau, les jumelles apprennent à tourner le côté sauvage de la vie en côté beau, comme la couverture en crochet de Mamie… Tiffany McDaniel tisse un récit envoûtant en hommage à celles que l’on oublie. D’une plume onirique, vive comme ces chevaux que les petites s’imaginent galopant sous la papeterie fumante, elle nous emporte sur cette terre de misère, où le destin des femmes est lié à la rivière. «Être une femme, c’est venir de l’aube des temps, disait Mamie en se regardant dans le miroir. C’est le plus grand défi que nous lance Dieu…».
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Voici un petit bijou qui concentre ce que la littérature et la science-fiction peuvent nous offrir de mieux! Spéculation poétique et langagière qui expérimente une forme inclusive du français sans le controversé point médian, ce roman raconte la quête d’une jeune fille amnésique dotée d’une étrange empathie, à la recherche de ses origines dans un monde qui semble littéralement l’ignorer. Les nombreux mystères, couche après couche, se dévoilent dans une narration ingénieuse et poignante qui, couplée à la langue innovante du texte, suscitent un dépaysement profond, et un grand émerveillement sur ce qui fait de nous des humaines et des humains libres.
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Vous n’avez pas encore croisé sur votre chemin un libraire qui vous conseille la trilogie de Jim Fergus? Cet incroyable récit mettant en scène, en 1874, un convoi de Mille femmes blanches échangées de gré ou de force (la plupart venant de pénitenciers ou d’asiles) contre mille chevaux et bisons, pour assurer la paix des peuples grâce au mélange des sangs? Que ce soit ou non le cas, vous allez vous plonger avec délectation dans cette trilogie, dont voici un nouvel épisode dans la vie trépidante de Molly McGill et de son époux cheyenne bien aimé, Hawk. Dans ce Monde véritable, les femmes entretiennent un lien peu rationnel mais très sensible à la nature. Ésope et Jean de La Fontaine y sont convoqués pour faire de cette fable une vraie parabole: le paradis dans lequel Molly s’est finalement réfugiée nous fait réfléchir sur notre rapport au monde, et à la force déployée par les femmes pour le maintenir en équilibre grâce à une intelligence intuitive.
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«Entre les envieux et les enculeurs de mouches, répondit Madame Ernest avec aplomb, plus on écrit de livres, plus on a d’ennemis!» Cette phrase définitive sort de la bouche d’une concierge dont l’univers se résume au triangle délimité par les rues d’Assas et de Vaugirard et le boulevard du Montparnasse, et l’un des personnages au caractère affirmé nés de l’imagination du plus parisien des auteurs neuchâtelois! Pierre Colin Thibert nous emmène dans le Paris des années 1920 à travers les aspirations de la jeune et riche Gabrielle, qui – au scandale de sa famille – s’y installe dans l’espoir de devenir artiste peintre. Après bien des rebondissements, Gabrielle traversera la France et se retrouvera enfermée à l’asile psychiatrique de Préfargier… Sans le vouloir, l’auteur se trouve donc au cœur de l’actualité neuchâteloise, les soins prodigués à son héroïne ne faisant qu’ajouter au débat!
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Isak est orphelin depuis l’âge de six ans. Sa mère et sa sœur sont mortes dans un incendie; son père, tombé dans une grave dépression, l’a laissé à son grand-père, à qui l’enfant s’est profondément attaché. Devenu adulte, il mène une vie plutôt heureuse avec Madde. Jusqu’à ce que ce père absent réapparaisse, et veuille reprendre contact avec lui. C’est le début d’une longue descente aux enfers... Tout arrive insidieusement. Le père, d’apparence sympathique (il nous ferait presque pitié), se révèle manipulateur et menteur, les secrets de famille longtemps enfouis vont ressurgir. Isak a bien du mal à gérer ses émotions – et il n’est pas au bout de ses surprises! Un roman noir mené de main de maître par Ulf Kvensler, qui semble être un spécialiste des histoires à haute tension puisqu’il avait déjà impressionné les amateurs du genre avec son premier titre, Sarek.
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«Le cerveau de la femme est tout simplement plus petit, ce qui est incontestable (…)» Dans ce roman dont les femmes sont autant absentes qu’omniprésentes, Olga Tokarczuk revisite La Montagne magique de Thomas Mann. Le jeune Witold, atteint de tuberculose, se rend dans un sanatorium en Basse-Silésie en espérant s’y soigner. Une aura mystique et omnisciente perle le texte, tandis que des évènements étranges augmentent les craintes du jeune patient, captif des hauts reliefs et aspiré par une sphère – malades et médecins – exclusivement masculine. Lorsqu’on n’y parle pas de mondanités, c’est la condition des femmes qui y est traitée: celles-ci ne feraient qu’imiter les hommes en croyant posséder un libre arbitre... Ces déclarations, l’auteure ne les invente pas, elle ne fait que paraphraser ce que des penseurs éminents tels que Jean Racine ou Sigmund Freud ont affirmé, ainsi qu’elle le précise à la fin de son roman!
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Dix-neuvième ouvrage de Nina Bouraoui, Grand Seigneur est fidèle à son art de l’observation, de l’écriture poétiquement viscérale, infiniment élégante et pudique. L’auteure nous entraîne dans l'abîme du deuil, de l’agonie d’un père adoré, chéri par les siens. Retraçant des pans de la vie de son «Grand Seigneur», des anecdotes aux zones d’absences, de secrets parfois, l’auteure tisse les contours de l’histoire de son géniteur et de la sienne, du pilier à partir duquel elle s’est construite, identifiée, sécurisée. Une mise en lumière, aussi, du quotidien des aidants dans l’antichambre d’un adieu futur, radical et cruel. Comment peut-on vivre sans un père? Telle est l’ultime question que l’écrivain aborde, avec une sensibilité qui ne peut que nous confronter à la perte d’êtres chers, et à notre propre finitude... L’écriture est et se veut l'antidote à l’absence, l’hymne à la mémoire d’un être aimé, toujours vivant pour ceux qui restent.
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«Sur l’île de la Nébuleuse, l’Opéra de Plein-Ciel fait la pluie et le beau temps.» Chaque habitant doit mettre son talent au service du tentaculaire organisme, sous peine d’en dérégler le mécanisme si bien huilé. Lorsqu’Ivoire, dompteuse de rubans au sein de l’Atelier Des-Mesures, se voit contrainte d’intégrer les Ateliers de Plein-Ciel, elle va cependant mettre les pieds dans un nid de faux-semblants et d’intrigues dignes des plus grandes cours royales! Quand de mystérieux pamphlets se glissent dans les colifichets des habitants de l’Opéra, un vent de révolution souffle sur l’île… Et si les rouages de ce système reposaient sur un tissu de mensonges à visée despotique? Et si un autre monde était possible? Dans un style poétique et coloré, relevé d’une touche d’humour et d’une inventivité hors normes, Siècle Vaëlban nous fait vibrer au rythme de sa plume et nous montre que l’art et l’espoir peuvent faire changer les choses !
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Bienvenue à Gemina, la tentaculaire et animée Capitale du Sud! Ici les rues se déplacent sans cesse, les poèmes ont valeur de prophétie, et le chant de la Cité rythme la vie de ses habitants. Nox, notre (anti)héros, est un jeune commis d’épicerie recueilli – dans des circonstances pour le moins étranges – par l’un des ducs les plus puissants de la ville. Sur ses traces, nous allons découvrir une métropole en proie à d’incessantes machinations politiques, mais également pleine de mystères d’un autre âge, et prêts à éclater au grand jour… Dans ce premier tome de La Tour de garde, Guillaume Chamanadjian déploie un étonnant univers, à la fois poétique et empreint de magie, dans lequel les apparences sont assurément trompeuses, et il amorce une histoire enivrante qui nous fait voyager, réfléchir, et surtout rêver!
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Du sable, du sable, rien que du sable. Oubliez celui des plages où, hier encore, vous profitiez d’un temps de repos au soleil. Pensez plutôt à du sable recouvrant absolument tout, pensez gratte-ciels devenus gratte-sols, pensez survie en terrain hostile et inhospitalier. Hugh Howey imagine, dans cette suite à Outresable (qui peut toutefois se lire indépendamment), un futur apocalyptique où les hommes plongent dans le sable comme on plongerait dans des abysses marins, pour y récupérer de précieux objets enfouis. Des objets issus de notre monde actuel – des valises, des machines à café, des bombes atomiques. Car si la Terre ne ressemble plus à la Planète bleue qu’elle était, l’humanité, quant à elle, continue à s’entretuer pour que les plus riches puissent conserver leurs privilèges... Métaphore du monde tel qu’on le connaît aujourd’hui, Outredune est aussi un roman sur l’espérance, et sur les capacités de résilience insoupçonnées qui constituent tout un chacun.
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«Cette force sauvage, en nous, nous avait valu notre nom.» Il y a quelque chose chez les femmes Weyward – mais personne ne semble savoir exactement quoi. Au fil des années, les hommes ont essayé de le nommer, de le cacher, de le punir ou de le détourner… Voici l’histoire de trois femmes que les siècles séparent mais que leur perspicacité réunit, pour leur permettre de montrer la voie aux prochaines générations. Un roman beau et poignant.
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Ce roman de fantasy féministe est un gros coup de cœur: écrit à six mains et en famille, il est foisonnant et absolument incroyable! De chapitre en chapitre, différentes voix s’élèvent pour nous raconter le destin de femmes qui ont uni leurs forces pour créer une belle cité nommée Bessa, La cité de soie et d’acier. Après l’assassinat du sultan, ces concubines ont en effet été condamnées à l’exil, et trouvent refuge dans le désert. Elles trouvent là des alliés inattendus, auxquels elles vont se joindre et se rebeller pour reconquérir leur cité et leur liberté. L’Atalante a réalisé un travail éditorial remarquable sur la traduction de ce joyau romanesque qu’il faut lire absolument, afin rencontrer des femmes inoubliables telles que Rem la bibliothécaire, Zuleika la guerrière, et Gursoon la matriarche!
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Comment un homme est soudain dépassé par les événements du monde à travers ce qui vient perturber sa propre vie, une vie de dévouement et de silence effacé. Dans cette Suisse de la fin des années 1960, en pleine mutation sociale et historique, tout bascule dans l'angoisse d'un futur inquiétant… Certainement l’un des romans les plus réussis de Sulzer.
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Un roman à l'atmosphère gothique, sensuelle et mélancolique, un récit pour raconter le contexte de l'écriture d'une œuvre majeure de la littérature mondiale: Frankenstein. Qui parmi vous connaît la genèse de cette terrifiante et fascinante histoire? 1812, Écosse, Mary Godwin a quinze ans et se découvre. 1816, bords du Léman, Mary Shelley donne peu à peu forme au monstre qui semble la suivre depuis toujours. Sa vie encore jeune est déjà marquée par la mort, et elle sait d'expérience que la réalité recèle parfois autant de mystères que les contes...
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La narratrice grandit dans une famille mi-dysfonctionnelle (sa mère), mi-aimante (son père), autour de laquelle gravitent divers êtres humains plus ou moins identifiés ou identifiables, répondant au doux nom de spartiates. Il y a également Petit Prince, le petit frère complice, ainsi que Grandoux, le demi-frère protecteur mais souvent absent. Chacun occupe une place bien définie dans la cosmogonie familiale, qui tend finalement à ressembler davantage à une pièce de théâtre dont les acteurs et actrices ne parviennent plus à se détacher de leur rôle, ni même à le faire vivre. C’est dans cette ambiance que tente d’évoluer la narratrice – simplement désignée par un Je à la fois résigné et puissamment évocateur – aux prises depuis sa plus tendre enfance avec une effrayante entité apparemment cachée à l’intérieur de sa tête, et sobrement nommée La monstre faute de qualificatif plus adéquat. Il y a de tout cela dans Tumeur ou tutu, mais il y a aussi – et surtout – le langage, qui est finalement la matière et le personnage principal du récit. Car la langue de Léna Ghar est d’une inventivité folle, et se renouvelle sans cesse pour dire ces petites nuances ou grandes explosions de sensations qui font notre vie. Des trouvailles linguistiques de l’enfance à la langue universelle des mathématiques, Tumeur ou tutu est un premier roman qui s’écrit à l’encre de l’audace et de la créativité, bref: un indispensable!
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Dans les Carpates se trouve B., le village où la famille de la narratrice vient passer ses étés dans sa fastueuse villa. Durant les années Ceausescu, B. était un refuge privilégié où toute cette famille et leurs amis nantis pouvaient vivre de la manière qu’ils voulaient, à la mode bourgeoise du XIXe siècle et, surtout, à l’abri des regards indiscrets. De nos jours, la petite fille qui voyait avec envie tout ce beau monde évoluer dans son univers parallèle est devenue artiste – et s’ennuie ferme. Lasse d’observer la décrépitude du village, dont tous sont partis, et d’entendre les anciens radoter leurs éternelles ritournelles, elle profite de la mort suspecte d’une vague connaissance et de la trouvaille du tombeau de Dracula dans la crypte familiale pour mener l’enquête sur cette drôle de situation... Formidablement manipulatrice, Grigorcea signe un roman dans lequel la comédie joue avec le macabre en une danse aussi intrigante qu’inquiétante!
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Début septembre, un coup de fil de la police va foudroyer Éléonore, qui apprend l’impensable suicide de ses parents à l’hôtel Lutetia. Dévastée, elle ne comprend pas leur geste, d’autant qu’ils ont tout organisé dans les moindres détails, y compris leurs obsèques et leur succession, la privant du cheminement du chagrin. Enfant non désirée, toute son enfance elle s’est toujours sentie comme une intruse, mise à l’écart de leur vie et du couple amoureux et flamboyant qu’ils formaient. Elle refuse donc de faire son deuil… Ce roman aborde la frayeur de la dépendance et de la déchéance, le droit de mourir dignement sans passer par des méthodes barbares, l’aide au suicide en fin de vie, l’un des grands débats de notre société. C’est une histoire à la fois lugubre et follement romanesque, un suspense prenant qui accompagne cette femme tout au long de ses découvertes sur ses parents. Un roman subtil et mémorable, je l’ai dévoré!
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Découvrez l’histoire d’Isore, enfant inclassable à cause de ses différences, et celle de Lucien, retraité dont les habitudes rythment la vie. Leur rencontre sera tonitruante dans leurs existences emplies de silence. Un premier roman redoutable et marquant grâce à l’écriture incomparable d’Alice Renard, à sa structure originale et son duo de personnages aussi attachant que déconcertant.
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Unique roman de l’immense poétesse Gwendolyn Brooks, première auteure noire à recevoir le Prix Pulitzer en 1950, Maud Martha (paru en 1992) brosse un portrait sans fard de la vie d’une femme dans le Chicago des années 1940. En trente-quatre chapitres qui sont autant de tableaux, Brooks met sa plume infiniment poétique au service d’une vie fragmentée, reconstituée à partir des petits riens, a priori insignifiants, qui fondent l’existence de Maud Martha. Loin d’être idéalisé ou édulcoré, ce récit intime et réaliste s’inspire de la vie de l’écrivain elle-même, et n’épargne aucun aspect de la société. Des petits bonheurs aux violences raciales, des premières amours aux déceptions du mariage, Maud Martha incarne le parcours des femmes noires de cette époque charnière et montre que, malgré les doutes quant à leur place dans le monde, il leur est possible de se construire. Un chef-d’œuvre – enfin traduit – à (re)découvrir sans tarder!
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Strasbourg, 1518: une frénésie atteint les femmes qui se mettent à danser, par centaines. Jours et nuits, sans interruption, elles dansent à en avoir les pieds en sang, et parfois jusqu’à la mort: cette transe collective, épisode historique abondamment documenté, durera près de deux mois! Au milieu de ce tumulte, Lisbet, enceinte de huit mois après douze fausses couches. Considérée comme une moins que rien car ayant toujours échoué à devenir mère, elle trouve le réconfort à travers l’amour de ses abeilles et le soutien mutuel entre femmes. Le pire pour elle, ce n’est ni la famine, ni la chaleur étouffante, mais le conseil de la Ville, personnifié par un horrible individu qui – prétendument au nom de Dieu – terrorise les plus vulnérables: les pauvres, les homosexuels, les migrants, les femmes en général et les danseuses en particulier. N’acceptant pas ces discriminations, Lisbet abandonne peu à peu la croyance en un Dieu punissant pour s’ouvrir à l’humanisme… Pouvant être perçu comme une allégorie du passage du Moyen-Âge à la Renaissance, La danse des damnées entre aussi en résonance avec les intolérances de notre époque. En lisant ce roman, je me suis sentie tour à tour horrifiée, émerveillée, fascinée, mais surtout très femme.
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Diego est enfermé dans une unité psychiatrique, à la suite du meurtre de Martin Peace: ce roman est son histoire, sa confession. Il y raconte sa famille, leur malédiction, comment ses aïeux sont devenus des meurtriers et comment lui, qui était censé libérer les siens de ce poids, lui l’érudit, est devenu lui-même un assassin... Un roman noir et brillant, avec pour toile de fond l’Espagne du XXe siècle.
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Mais où est donc passé Alexis? Alors qu’il tient le rôle-titre dans une nouvelle adaptation du Dom Juan de Molière, le comédien en vogue a planté là sa troupe à quelques jours de la première! Alexis est, littéralement, complètement à l’ouest: c’est chez Aurore, une mère de famille en reconstruction, qu’il va faire halte. On va alors découvrir ce qui a poussé l’acteur à fuir la ville: les médias vont se déchaîner sur une affaire de harcèlement. Le huis clos tendu qui va suivre pose alors ces questions essentielles sur les relations amoureuses à l’heure #metoo, sur la limite entre séduction et emprise... C’est en relisant Dom Juan que la prodigieuse auteure de Feu a, une fois de plus, relevé l’universalité de Molière, décrivant un séducteur mufle qui fait affront à la société et doit fuir – vers l’ouest, terre de Western, zone de toutes les tensions. Avec une cohérence et une modernité remarquables, et son style lyrique et implacable, Maria Pourchet nous happe… et, fatalement, nous séduit!
