' Je n'aurais pas su dire pourquoi mais un sentiment violent m'a traversé, pareil à un rai de lumière perçant l'obscurité. Une urgence. Pénétrer dans ce lieu, aller voir l'artiste serbe de soixante-douze ans connue du monde entier sauf de moi, devenait tout à coup une question de vie ou de mort. '
En 2018, lors d'un voyage à Florence, le docteur Paul Gachet découvre l'artiste contemporaine Marina Abramovic. Il reste inexplicablement fasciné par cette femme qui, lors de performances parfois dangereuses, malmène son propre corps pour parler à une humanité sourde et défaillante. Deux ans plus tard, alors qu'éclate la pandémie qui force chacun à la réclusion et met à mal nos liens, le docteur comprend que les manifestations de cet art étaient une forme d'alerte, une incitation à prendre soin de l'autre...
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"Lina n'était jamais vraiment là. Tout se passait dans son regard. J'en connaissais les nuances, les reflets, les défaites. Une ombre passait dans ses yeux, une ombre dure qui fanait son visage. Elle était là mais elle était loin. Je ne comprenais pas ces sautes d'humeur, ces sautes d'amour."
Un dimanche de décembre, Lina livre à ses trois fils le secret qui l'étouffe. En révélant une souffrance si longtemps cachée, cette femme dont on a forcé le destin depuis l'adolescence laisse alors éclater toute son humanité et son obstination à vivre libre.
Dans le plus personnel de ses romans, Éric Fottorino dresse le portrait solaire et douloureux d'une mère mal connue mais profondément aimée.
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Brun va mourir. Il laissera bientôt ses terres à son fils Mo. Mais avant de disparaître, pour éviter la faillite et gommer son image de pollueur, il décide de couvrir ses champs de gigantesques éoliennes. Mo, lui, aime la lenteur des jours, la quiétude des herbages, les horizons préservés. Quand le chantier démarre, un déluge de ferraille et de béton s'abat sur sa ferme. Mo ne supporte pas cette invasion qui défigure les paysages et bouleverse les équilibres entre les hommes, les bêtes et la nature. Dans un Jura rude et majestueux se noue le destin d'une longue lignée de paysans. Aux illusions de la modernité, Mo oppose sa quête d'enracinement. Et l'espoir d'un avenir à visage humain.
Avec Mohican, Éric Fottorino mobilise toute la puissance du roman pour brosser le tableau d'un monde qui ne veut pas mourir.
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"Aujourd'hui encore, quand me guettent des pages d'écriture, mes ordres de grandeur sont convertis en intensité physique. Cela peut sembler incongru ou trivial de comparer le noble effort des lettres et celui du rémouleur de bitume. Pour moi, ils sont égaux et, pour tout dire, la fibre cycliste, parce qu'elle m'a souvent remué la chair, m'est apparue comme une préparation sans pareille pour affronter le vertige des mots, l'épaisseur du langage au milieu duquel le chemin est étroit pour trouver le ton juste, le bon rythme, l'image, la couleur, la musique, l'émotion, la grâce."
Éric Fottorino.
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'Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait à l'ancienne, ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil, écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui.'
Éric Fottorino.
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"Je fonce tête baissée, poursuivi par un cortège de champions. Ils sont tous là, ceux d'hier, Anquetil, Bahamontes, Merckx, Hinault, Fignon. Ils mènent la chasse derrière moi. Je suis encore en tête, mais pour combien de temps? Un homme seul peut-il résister à l'histoire du vélo, aux légendes lancées à ses trousses ? Je ne connais de peloton que d'exécution. Ils m'auront rattrapé avant le pont, c'est couru. Pourtant j'ai un petit vélo dans la tête qui tourne à plein régime. Croyez-moi ou non, ça m'est égal, il m'arrive de me retourner pour voir s'ils ne sont pas juste derrière moi. Je me fais mon film. Je suis dans le film. C'est l'étape reine du Tour. J'y suis. Il faut que je tienne."
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"Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma."
Photographe de plateau, le père de Gilles Hector a le don de pressentir chez les comédiens leurs moments d'abandon. Il sait saisir sur leurs visages une défaillance, une colère muette, la trace infime d'un incident de tournage. Après sa mort, Gilles hérite de sa sensibilité à la lumière, mais aussi de questions sans réponse. C'est alors qu'il retrouve Mayliss, croisée le jour de la mort de son père deux ans auparavant. Petit à petit, leur relation prend forme et Gilles vit à l'envers de sa vie...
Éric Fottorino offre à son huitième roman des mots doux, presque fragiles, pour rendre hommage au cinéma, pour raconter un temps où l'amour peut encore apparaître comme un jeu risqué.
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Quand Clara pousse la porte de la maison du bord de mer, elle veut comprendre pourquoi ce mystérieux écrivain est resté l'homme d'un seul roman, Qui se souviendra de nous ?, paru l'année de ses vingt ans en pleine Occupation. Étudiante en littérature, Clara découvre peu à peu que derrière le pseudonyme de Norman Jail se cache un maître de l'illusion dévoré par la rage d'écrire, auteur de nombreux manuscrits inédits sous les noms d'Alkin Shapirov, de José Manuel Ortega ou de Jean-François Purcell. Norman Jail ne dit pas forcément la vérité. Le secret de cet homme est à rechercher dans les plis de la fiction.
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"Nous aurions filé vers les Pyrénées. On aurait coupé l'Espagne de haut en bas. Une manière de césarienne pour exhumer ton histoire. Nous serions remontés au début, jusqu'à Fès, ta ville natale. Serions-nous jamais arrivés ?"
À l'automne 2012, j'ai voulu emmener mon père marocain dans les rues de sa jeunesse, le quartier juif de Fès, la médina, l'entrelacs de ses souvenirs campés entre l'université de la Karaouine et la façade de l'Empire qui fut jadis le plus grand cinéma d'Afrique du Nord.
J'ai fait le voyage sans lui. La maladie en a décidé ainsi, je suis devenu à sa place le marcheur de Fès. J'ai compris à quoi tient une existence. Un kilomètre à peine sépare le mellah de la ville moderne, le monde juif de l'ancien secteur européen. Dans ce mouchoir de poche, Moshé Maman est devenu Maurice Maman. Comme tous les siens, le Juif marocain a rêvé de s'intégrer à la France, de parler sa langue, d'y construire sa maison, sa famille, son avenir.
J"ai traversé les ruelles et les cimetières, poussé la pore des rares synagogues, parlé aux derniers Juifs fassis dont la flamme s'éteindra bientôt. À chaque pas, je suis tombé sur ce père longtemps inconnu. Jusqu'à tomber sur moi, à l'improviste.
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'Longtemps je me suis interdit d'aimer deux pères à la fois. Michel, celui qui m'adopta à l'âge de dix ans, me donna son nom de Méditerranée, son temps infini, une affection aussi discrète que démesurée. En aimer un autre eût été à mes yeux une trahison. Pourtant j'avais bien sûr un père naturel, un père biologique : Maurice Maman, médecin accoucheur, Juif du Maroc, dont j'ai cru pouvoir nier l'existence après l'avoir vu à ma demande, l'année de mes dix-sept ans.
Michel et Maurice se sont rencontrés une fois, le jour de mon mariage. Puis Michel s'est donné la mort le 11 mars 2008, comme je l'ai raconté dans L'homme qui m'aimait tout bas. Le moment était venu de me retourner vers mon vrai père, Maurice Maman, d'autant qu'une maladie orpheline menaçait de l'emporter à tout instant. Au fil de nos conversations, je suis remonté à l'oasis du Tafilalet, au sud du Maroc, source de nos origines. J'ai découvert le visage de ses parents disparus, Mardochée et Fréha. Et aussi la dignité dont il fit preuve comme Juif tout au long de sa vie, au Maroc et en France.
Pour étrange que cela paraisse, c'est parfois le rôle d'un fils de reconnaître son père. Comme on peut aimer deux enfants, on peut aimer deux pères, m'a écrit Maurice. À présent je le sais.'
Éric Fottorino.
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"Toutes les femmes attendent le grand amour. Ta mère cherchait son assassin."
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"Moi, François Signorelli, docteur à Palerme, je me souviens de tout. Du vrai et du faux. De plus de gens et d'histoires que je n'en ai connu. Mille ans d'incertitude, tel est mon âge : ma mémoire prolifère et s'invente à mesure qu'elle se détruit, c'est un trouble neurologique désigné comme le syndrome de Korsakov. Je le sais, j'en suis un des spécialistes.
Korsakov est mon mal intime, je le tutoie. Il me ronge et me délivre en même temps. D'abord, d'un passé noir comme l'abandon. D'une enfance triste à Bordeaux dans les années soixante, de l'absence d'un père de sang. De la folie de toute une famille où ma mère n'a pu tenir debout que par l'amour de Marcel Signorelli.
Lui nous a donné son nom, celui de son propre père, Fosco, le cavalier magnifique du désert tunisien, dont les récits m'ont fait voler dans la lumière. Un coup de soleil pour la vie, que souhaiter de mieux quand celle-ci se dérobe ?
Me voici enfant et ancêtre, par la grâce de Korsakov."
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Été 1976 sur l'Atlantique.
Deux enfants rêvent de pays lointains.
Marin a treize ans et Lisa dix.
Marin raconte le sable qui brûle et autre chose qu'il ne saurait dire quand il regarde Lisa et la mère de Lisa, une ancienne Miss Pontaillac.
Heureusement oncle Abel est là qui veille en douce et monsieur Archibouleau avec ses gros muscles. Et monsieur Maxence qui écoute la météo marine. Et les parties de pêche, les complets poisson, l'odeur des citronniers, heureusement.
Les parents sont si décevants.
Les coeurs s'écorchent. L'enfance se consume.
Un jour Lisa saura nager le dos crawlé.
25 prêts - 3650 jours
La disparition progressive des kiosques et marchands de journaux rétrécit l'espace public de la démocratie qui se replie dans l'univers borné des smartphones et des tablettes où l'information est assignée à résidence par le jeu des algorithmes. L'intelligence artificielle - plus d'artifice que d'intelligence - prend le pas sur l'intelligence humaine pour fixer désormais à toute vitesse - érigée en vertu de l'époque - la hiérarchie des événements, selon des critères ou le clic commercial, le « putaclic » à vocation publicitaire, l'emporte sur le discernement éditorial. Éric Fottorino, directeur de publication du 1, s'engage.
Éric Fottorino est un journaliste et écrivain français. Après 25 années passées au quotidien Le Monde, qu'il dirige de 2007 à février 2011, il est le cofondateur de l'hebdomadaire Le 1, lancé en avril 2014.
30 prêts - 1825 jours
Un siècle après son apparition dans le Tour de France - le 19 juillet 1919, sur les épaules d'Eugène Christophe -, le Maillot jaune est tissé de mille légendes qui ont marqué le destin de grands champions comme de gloires d'un jour. Dans ce récit très personnel, Éric Fottorino raconte « ses » Maillots jaunes, laissant libre cours aux souvenirs et aux émotions qui l'ont accompagné depuis les années 1970 : la
domination de Merckx, le martyre d'Ocana perdant son Maillot jaune sous l'orage du col de Menté, l'avènement de Thévenet puis du « blaireau » Hinault, son compagnonnage à distance avec Fignon, presque jumeau de l'auteur.
Avec des scènes héroïques, des triomphes et des drames, ce récit traverse une certaine histoire de la France : la France insouciante de juillet qui rêve au son des roues libres et de la caravane publicitaire, des exploits d'Anquetil et de la malchance de Poulidor.
30 prêts - 60 mois
"Longtemps j'ai rêvé du Monde. J'y serais entré même à genoux ! Depuis mon premier article, paru en 1981 - j'étais encore étudiant -, jusqu'à mon départ, en février 2011, près de trente années se sont écoulées.
Je me souviens de tout. La rue des Italiens, les séances de Bourse au palais Brongniart, mes premiers reportages. Je revois les affamés d'Éthiopie, le visage de Mandela, la trogne de Noriega. Je revois les kolkhozes d'Ukraine, le marché aux grains de Chicago, les élégantes du Viet Nam. J'entends la voix de Jacques Benveniste, qui croyait à la mémoire de l'eau, Jane Birkin parlant de Gainsbourg, tant de silhouettes, tant de reportages. Le journalisme fut mon pain de tous les jours. Je suivis d'un coeur léger ses mots d'ordre : voyager, rencontrer, raconter. Puis recommencer.
Élu directeur, j'ai plongé dans l'aventure collective. Il a fallu garder confiance quand les dettes s'accumulaient, et que le Net ébranlait la galaxie Gutenberg. Il a fallu réinventer ce journal dans l'urgence et la douleur, sans gros moyens, avec la foi du charbonnier. Il a fallu aussi approcher le pouvoir et le tenir à distance. La mer était souvent agitée.
J'ai tout revu, tout revécu. J'ai tout aimé ou presque, sachant avec Cioran qu'il faut parfois avaler l'amer avec le sucré. J'ai quitté Le Monde mais Le Monde ne m'a pas quitté."
Éric Fottorino.
25 prêts - 3650 jours
Le jour où Colin a fait ses premiers pas au milieu du salon, entre la table basse et le canapé, Marie est partie. Elle a laissé son enfant avec Félix. C'était entendu comme ça. Ensemble, le père et le fils se sont inventé une famille en convoquant dans l'appartement désert des ombres chinoises, des personnages de dessins animés. Colin a grandi et Félix avec lui. Lorsque Colin a réclamé sa maman, Félix a dû trouver des réponses, tout seul. Jamais il n'aurait imaginé regarder son petit garçon avec les yeux d'une mère.
Jusqu'où un père peut-il se travestir, face aux exigences d'un enfant qui dit : ' Je veux maman ' ?
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En septembre 2012, à quelques jours de distance, trois personnes se sont jetées sur les voies du RER, derrière chez moi, dans les Yvelines. Un vieillard, une mère de famille, un homme qui n'a pu être identifié. À la violence de leur mort a répondu le silence. Il ne s'est rien passé. Nul n'a désigné la souffrance par son nom. Une voix neutre a seulement résonné dans les haut-parleurs de la gare : Suite à un accident grave de voyageur... Nos vies ont pris un peu de retard. À cause de trois détresses qui n'ont jamais existé.
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Rochelle 1958. Sur le lit de Lina qui vient de mettre au monde un petit Paul, une ombre s'allonge et disparaît. Vingt ans se sont écoulés. Paul Dupaty, cycliste du dimanche et juriste herbeux, part à la recherche de cette ombre qui obscurcit parfois les photos de famille.
Ce n'est pas la silhouette d'Etienne, le marchand de cannes à pêche, de leurres et d'amour filial, le mari de Lina depuis dix ans. Pourquoi Simon Moncif, le Juif beau parleur, a-t-il quitté la jeune Lina, enfant de Marie? Est-ce à cause de Rochelle la huguenote, réputée pour son obstination à dire non?
La ville est transfigurée. Elle élève des statues à son bourreau Richelieu, célèbre les mariages mixtes et désarme les navires. Une ville fardée, une belle menteuse qui met la mer en fuite et renie son passéà mesure que Paul veut retrouver le sien.
Collectionneur de regards, le jeune homme souffre d'un assèchement des yeux qui s'aggrave avec le retrait troublant de l'océan. Il aimerait comprendre. La ville, croit-il, possède cachée la clé de son identité. S'il ne pédale pas la nuit, il parcourt Rochelle en compagnie d'une mystérieuse Hélène, domiciliée dans un bateau-livre, qui change souvent de nom et protège l'enfance des briseurs de rêves. Rochelle sans mer n'a plus d'image, comme un jeune homme privé de père. Qui de la ville ou de Paul donnera le plus à l'autre?
Eric Fottorino a trente ans. Il est journaliste au Monde depuis 1986. Rochelle est son premier roman.
30 prêts - 60 mois
Flambée du blé, embargo sur le soja, gel des caféiers, crise du sucre, alertes sur le cobalt et le titane. De vives tensions ont dominé les marchés de matières premières des années 70. Allait-on manquer de ressources naturelles ? Le Club de Rome le croyait, et l'Occident croyait le Club de Rome... Hantés par l'idée de pénurie, les pays industrialisés se sont lancés dans une course au tonnage. Le tiers monde a suivi le mouvement, avec ses minerais et ses denrées tropicales, persuadé qu'il tenait, dans la matière, la clé de son développement. Tous ont récolté la pléthore. La croissance s'est ralentie. Les substituts se sont imposés. La guerre des prix et des subventions a accentué la déprime des marchés, où règne désormais le chacun pour soi. Nul n'est sorti vainqueur de ces années folles.
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Enregistrement organisé par Le Monde en partenariat avec La Fnac.
Jean Daniel, fondateur du "Nouvel Observateur" et éditorialiste. Bernard-Henry Lévy, philosophe, écrivain et essayiste. Michel Onfray, philosophe et écrivain.
Plus de cinquante ans après sa mort, Camus fait toujours l'objet de nombreuses controverses. Auteur qui ne laisse pas indifférent, la pluralité de ses combats et la force de ses convictions ont parfois souffert de détournements et de simplifications qui posent sujet à débat. Éric Fottorino, directeur du Monde, propose une table ronde autour d'Albert Camus avec Jean Daniel, Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray et nous offre ainsi une occasion unique de nous attarder, au-delà de l'oeuvre littéraire, sur l'identité de Camus pour en comprendre l'héritage philosophique. Lola CAUL-FUTY FRÉMEAUX
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« Quelle figure a accompagné, éclairé, voire suscité votre engagement dans la vie publique ? » C'est la question simple qu'Éric Fottorino a posée aux actuels ou futurs dirigeants politiques français.Pour tous, leur engagement s'est nourri des valeurs prônées avant eux par des personnages emblématiques dans lesquels ils se reconnaissent et dont ils s'inspirent. À une époque où les politiques sont discrédités, sévèrement jugés pour leur absence de convictions, leur opportunisme, ce livre montre les références à l'origine de leur parcours. Il nous les dévoile sous un jour inattendu, tissé d'anecdotes révélatrices de leur personnalité, de leur caractère, de leurs aspirations profondes.Bonaparte pour Jean-François Copé, Walesa pour Rachida Dati, Gorz pour Cécile Duflot, Hugo pour François Hollande, De Gaulle pour Marine Le Pen, Jaurès pour Jean-Luc Mélenchon, Malraux pour Valérie Pécresse, Orwell et Camus pour Manuel Valls, Mandela pour Rama Yade... Personnages de l'histoire ou figures contemporaines, les mentors de nos politiques sont variés.Ces portraits, publiés dans l'hebdomadaire L'Hémicycle et repris ici en volume, composent un tableau très riche et étonnant de la République française dans sa dimension historique.
30 prêts - 60 mois
Notre siècle a perdu l'homme de terre. Le Sud paie de sa survie l'élimination massive des paysans. A l'Est, après soixante-dix ans de communisme, le marteau a écrasé la faucille. Et au Nord, les excès de la modernité, des machines et de la chimie préparent l'avènement d'une banquise brune, ces jachères qui cultiveront demain leur gémellité avec la friche, sauf si l'intelligence ou le bitume... Paysans sans terres sous les tropiques, terres sans paysans sous nos yeux, glorification fatale de l'homme de fer dans l'ancien " glacis ", c'est partout le désarroi.
Il subsiste cependant une agriculture vivante et diverse, dont les performances n'ont pas gommé l'apprentissage des savoirs, des terroirs, des gestes ancestraux sans cesse améliorés. Cette agriculture, perçue comme un art de localité, existe en France, pays au climat tempéré qui n'ignore pas les passions. Epilogue d'une lointaine hémorragie, la plupart des paysans auront disparu à la fin du siècle. Ceux qui resteront vont connaître un vertige horizontal: occuper, avec bêtes et plantes, plus de la moitié du territoire français. Esseulés et nécessaires funambules, surhommes de la terre. Dix mille ans après son apparition, l'agriculture est-elle encore cet acte d'enracinement qui marqua la fin du nomadisme et rendit tangible le souci du lendemain? Le XXIe siècle en quête de spiritualité retrouvera peut-être la foi du semeur qui sacrifie une graine pour voir lever un épi. Si elle le veut, la France sera le pays où s'arrête la chasse à l'homme de terre.
Eric Fottorino, trente-trois ans, est journaliste et écrivain, chargé d'enseignement à l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Ancien spécialiste des questions agricoles au Monde, il a publié plusieurs essais dont La France en friche (Lieu Commun, 1989). Il est l'auteur d'un roman, Rochelle, paru en 1991 chez Fayard.
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La mémoire est forcément rebelle. Si elle se contentait d'oublier, on aurait la tranquillité pour soi. Mais son forfait appartient à l'empire du tourment. À peine a-t-elle enfermé le passé qu'elle le décante et le déforme. On est trop indulgent avec cette infidèle qu'on craint sans cesse de perdre, quand c'est elle qui nous égare. La seule parade qui vaille est parfois de s'inventer des souvenirs. Mêlés à ceux d'une génération (celle née dans les années soixante), ce sont des erreurs auxquelles on croit.
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