"Elle apprenait ce qu'impliquait le fait de mener des hommes. Un meneur doit être à la hauteur ou on l'abandonne."
Fuyant l'oppression russe du début du XXe siècle, trois jeunes Finlandais, Ilmari, Matti et leur soeur Aino, émigrent aux États-Unis, dans une colonie de bûcherons prèsde la Columbia River.
Abattre les arbres de la région se révèle une activité lucrative pour les patrons, d'autant qu'aucune loi ne protège les ouvriers. L'impétueuse Aino décide donc d'organiser un embryon de syndicat et lance une série de grèves violemment réprimées, tandis que ses frères tentent de bâtir leur nouvelle existence.
Au fil des ans, entre amours parfois tragiques, épreuves et rêves brisés, la fratrie va poursuivre sa quête d'une vie meilleure.
Saisissante de vérité, cette saga familiale raconte aussi bien les beautés de la forêt primaire et les ravages causés par son exploitation que les combats d'une génération entière en proie aux remous d'une Amérique qui se construit à toute vitesse.
30 prêts - 60 mois
Dire une guerre aussi controversée que celle du Vietnam n'est pas aisé : à s'en tenir aux « faits », on risque de tomber dans la répétition infi nie de scènes de batailles ou de corvées. Quant à faire de ce qui se résume à tuer l'ennemi un récit héroïque, c'est aplatir la réalité sous le grandiose.
Et la réalité de la Compagnie Bravo dirigée par le jeune lieutenant Mellas n'a rien d'excitant. Prendre la colline de Matterhorn et la fortifier pour résister à l'armée nord-vietnamienne, puis devoir l'abandonner pour exécuter une autre tâche, sans munitions et nourriture suffisantes, et devoir la réinvestir ensuite, telle est l'aventure absurde narrée dans ce roman que la critique américaine unanime met sur le même plan que Les Nus et les Morts, À l'Ouest, rien de nouveau et Catch-22.
Ce que vivent ces « gamins » noirs et blancs pour la première fois intégrés dans le même corps des marines est tout à la fois terrifiant, héroïque, cruel, vain, tendre, ridicule, absurde, désespérant et sublime. Qu'ils marchent dans une jungle infestée de tigres et de sangsues, s'enfoncent dans leurs trous de combat boueux ou, pris de racisme ou de folie meurtrière, commettent l'irréparable, ils fascinent le lecteur tant la rigueur du récit est sans faille.« Chapitre après chapitre, bataille après bataille, Marlantes pousse le lecteur dans ce qui est peut-être le roman le plus profond et dévastateur àêtre jamais sorti sur la guerre du Vietnam. C'est moins un livre qu'un déploiement, et l'on n'en sort pas indemne. »
The New York Times« Roman le plus sensationnel de l'année, Retour à Matterhorn de Karl Marlantes dit le combat de toute une vie contre les démons du souvenir, de la conscience et du deuil. Exceptionnel. »
The Observer
30 prêts - 60 mois