A la fin des années 1870, Léon Tolstoï vit une crise spirituelle. Tous les doutes qui l'ont assailli jusqu'alors, portés à leur paroxysme, trouvent leur dénouement dans ce qu'il appelle sa seconde naissance. Dès lors il tente de donner à sa foi retrouvée une forme en accord avec son être profond, de dire également son expérience mystique déjà exprimée, de diverses manières, dans le destin de certains de ses personnages. Ainsi, peu à peu, se superpose à sa personnalité d'écrivain celle d'un maître spirituel qui attire des disciples des quatre coins de la Russie et du monde entier. Cela ne signifie pas pour autant que le Tolstoï spirituel naît seulement à cette époque. Toute sa vie est ponctuée de questions douloureuses sur le sens de la vie. Le néant hors de Dieu s'articule autour de la problématique du vide, deux abîmes qui hantent la littérature russe de Dostoïevski à Nabokov. En fait, le Tolstoï mystique, pressentant à l'avance les terribles bouleversements du XXe siècle à venir, a toujours existé ; il a été jusqu'à renier son propre art et l'art en général coupable, selon lui, de déformer et d'enjoliver. C'est sous cet angle de l'artiste inséparable du mystique qu'il est ici révélé, de manière renouvelée et élargie, affrontant toutes les contradictions pour tenter d'approcher la lumière.
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Dans l'Allemagne des années 40-46, le destin de deux hommes, l'un aristocrate déchu, l'autre artiste juif assimilé, leur amour pour la même femme et leur affrontement à travers l'horreur de la guerre.
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Brûler ses oeuvres ou brûler sa vie ? La Russie est un pays de cocagne où les poètes ne font pas de vieux os ; Moscou, un radeau de la douleur, qui flotte sur les vagues obscures. Ruben, lui, est une étincelle brûlante : sa poésie est née dans la rue comme un chat de gouttière, et il est insaisissable en parole comme en amour. À ses côtés : Katia, amante inachevée, Irène, à la fois tigresse et mouette blanche, Vladimir, le chantre de la salle de bains, Igor et d'autres, mais surtout l'histoire. Celle d'une ville imaginaire et réelle, faite de cours sombres et de sous-sols, d'entrées d'immeubles et de cuisines. Celle d'une langue, imaginaire et imaginée : parlée par un homme, écrite par une femme. À travers cette oeuvre dépouillée, attachante et singulière, d'une sensualité profonde et diffuse, Luba Jurgenson, née à Moscou en 1958 mais qui vit à Paris depuis une quinzaine d'années, développe son art subtil de l'esquisse et confirme son exceptionnel talent.
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Qui est vraiment cet homme, déguisé en prolétaire ivrogne et enfermé dans une vitrine de musée provincial en Russie? Par une jeune femme née à Moscou, auteur de Avoir sommeil.
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Luba Jurgenson a quitté Moscou à l'âge de 17 ans pour s'installer en France en 1975. Son roman, Une autre vie, pourrait n'être qu'une méditation sur l'exil, si la narratrice ne se proposait de rendre le regard d'une enfant, puis d'une adolescente, sur l'histoire sociale et quotidienne de la Russie (plus particulièrement, Moscou) durant les années soixante et la moitié de la décennie suivante. Un regard dont l'ambition est de dévoiler, dans un monde désaccordé, le son juste. Un regard, aussi, qui s'attache à débusquer la violence qui s'instaure entre les citoyens de cet État totalitaire. Là, l'écriture transfigure l'expérience. La restitution d'une histoire sensible, dans le dialogue que l'adolescente entreprend avec la correspondance d'un oncle mort à Babi Yar, lui permet de comprendre que le moment du départ est aussi insaisissable que le moment de la mort, et la rupture entre les deux mondes aussi impensable que celle entre la vie et l'au-delà.
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