Ne nous méprenons pas : si Ovide emploie les termes amor, amans, amare, amata tout au long de L'Art d'aimer, d'amour il n'est pas tout à fait question. Il s'agit plutôt d'un jeu de séduction. Ovide y fait état, au travers de conseils tantôt sérieux tantôt goguenards, des rapports de domination qui s'exercent lorsqu'il s'agit d'amadouer l'autre, de le piéger, tout en veillant à ne pas sous-estimer la force de la ruse, arme redoutable s'il en est dans cet étrange pas de deux.
Le lieu d'envoûtement est celui que recherche l'aventurier : les images de navires, de haute mer, de vents, contraires ou favorables, viennent très régulièrement rappeler au lecteur qu'il est embarqué dans une odyssée commune à tous. Et le poète en est le capitaine. Lui qui est passé maître dans l'art de faire l'amour tout autant que dans celui de le dire nous enseigne alors comment s'y prendre, s'y laisser prendre, s'en déprendre.
L'Art d'aimer, de par sa nature, malmène la morale. Il vaudra à son auteur l'exil, décidé par Auguste, dont Ovide ne reviendra jamais malgré les supplications contenues dans Les Tristes et Les Pontiques (Babel numéro 1670). Il est, dans ce recueil dont la traduction a été saluée du prix Laure-Bataillon classique, accompagné de trois autres textes dédiés aux sentiments et aux femmes qui les animent, aimées et désirées, craintes parfois, regrettées toujours.
30 prêts - 2555 jours
L'excellente traduction des Métamorphoses d'Ovide par Danièle Robert - la première traduction française intégrale en vers libres - est enfin disponible en Babel. Par la volonté de restituer toute l'âme et la fraîcheur poétique de ce texte majeur tout autant que de se situer sur le terrain de la recherche, cette édition s'adresse aussi bien aux élèves, étudiants ou aux enseignants qu'aux lecteurs non latinistes désireux de découvrir une oeuvre fondamentale de notre patrimoine.
30 prêts - 2555 jours
Avec ces lettres d'amour imaginaires attribuées aux grandes amoureuses de la mythologie, en forme de monologues tragiques, Ovide explore la perte et l'exil. Qu'il soit partagé ou non, l'amour qui y est dépeint n'est en aucun cas un jeu badin ou superficiel : il engage l'être jusqu'à la mort.
30 prêts - 2555 jours
En l'an 8 de notre ère, Ovide doit s'exiler sur ordre de l'empereur Auguste. Il ne reviendra jamais à Rome : il mourra à Tomes à l'âge de soixante ans. Durant près de dix ans, il écrira aux siens, à l'empereur, et ses lettres sont parmi les oeuvres les plus poignantes que la littérature ait produites : d'abord Tristia (Les Tristes) puis Epistulæ ex Ponto (Les Pontiques). Cris de douleur, d'amour, de révolte, ces poèmes épistolaires parlent aujourd'hui à tous les êtres qui ont connu ou connaissent l'exil - qu'il soit directement imposé par le pouvoir ou rendu nécessaire pour préserver sa vie.
30 prêts - 2555 jours