L'oeuvre de Victor Hugo est-elle aujourd'hui pleinement reconnue ? Si nous ne discutons plus notre admiration pour ses dessins, nous négligeons encore Hauteville-House, sa demeure de Guernesey. Il y vécut de 1856 à 1870, il y revint après l'exil. Plus qu'un pèlerinage littéraire, une visite à Hauteville-House nous permet de voir avec les yeux mêmes de Hugo. Autant qu'un livre elle nous rend sa présence. En effet, il l'aménagea longtemps, passionnément, donnant libre cours à son goût des objets rares ou exotiques comme à son sens de la mise en scène. Tout ce qui passait entre ses mains était aussitôt transformé, recréé. Hugo décorateur - architecte, disait-on jadis - fait de sa demeure un poème, tantôt le drame ou l'épopée, tantôt la chanson. Il en fait également un lieu initiatique où s'affrontent et se réconcilient les ombres et la lumière. C'est l'infini dans sa diversité, dans son unité, qui habite ici « l'océan ».
Apprendre à se laisser emporter par le temps, mais volontairement, sans fatalité, sans se soumettre.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Que serait un poème qui n'exigerait pas tout notre souffle, et à la fois que nous oblige-t-il à entendre au-devant de ses mots ? Il ne cherche pas à inscrire une trace qui se suffirait, qu'il suffirait d'apprécier pour elle-même, mais à ouvrir. Son sens n'est autre que ce mouvement qui va de naissance en naissance. Revenir sur ses pas, se relire, c'est essayer de comprendre de quelle manière, à travers les commencements, ferveur et conscience inséparables, l'écriture et la vie s'affrontent, s'éclairent, se relancent. À vrai dire, leurs questions sont les mêmes : avons-nous relié, demande Pierre Dhainaut, avons-nous élargi ?
C'est chaque jour que Jean Malrieu (1915-1976) découvrait la route du prodige : tout requérait sa vigilance, son émoi, « pour que le temps vacille », pour que tombent les limites qui séparent le quotidien du fabuleux, le visible de l'invisible. Le poète de La Vallée des Rois et des Maisons de feuillages eut ainsi sans cesse « l'âge du premier amour ». Ses mots ne lui semblaient jamais assez vibrants, assez accueillants. Un souffle les porte, exceptionnellement généreux.