Cale d'étoiles chante, une traversée oubliée. Jadis les rêveurs audacieux quittaient le Finistère pour cingler vers les richesses de l'Orient mythique, les Indes. « L'odyssée coolie » fait le voyage inverse pour s'écrire sur les berges mêmes de ceux qui nommèrent les îles. Poèmes vers le voyage ultime ; l'essence du voyage et de l'Homme. Sinon, « quelle autre vérité sans le poids d'une parole en vigie ? »
Si l'on peut comparer notre histoire à un édifice, on peut dire que cet ouvrage de Bernard Marek et Guy Bourau Glisia est la pierre qui manquait. Et cette pièce est une pierre de taille... de belle dimension ! C'est un travail remarquable de dix années de recherches et de synthèse dont je ne puis que féliciter les auteurs. Ceux qui s'intéressent à notre île ne regretteront pas de l'avoir dans leur bibliothèque pour y trouver la petite et la grande histoire de la Seconde Guerre mondiale à la Réunion. Jacques Lougnon
In'ti créole Saint-Denis... à Paris, on dirait un poulbot ou un titi Un gamin qui se livre à mille niches avec ses copains. Ils en font voir de toutes les couleurs à de vénérables commerçants zarabes, bâchent l'école pour aller pêcher sous le pont du Barachois, sèment la panique dans le commissariat de police du petit Bazar... bref, ils n'en ratent pas une, mais toujours avec le sourire et un coeur gros comme ça ! À l'école Centrale ou à Saint-Michel, ça ne va pas mieux quand ils décident de sortir le grand jeu. Heureusement que les braves Frères en ont vu d'autres, dans ce Saint-Denis d'avant-guerre. Autour de Ti Paul et ses potes gravite tout un petit peuple laborieux, vivant de mille petits métiers aujourd'hui disparus, mais aussi de rapines et de beaucoup de débrouillardise quand les privations de la guerre se firent sentir... C'est toute cette vie grouillante, sympathique, vue « de l'intérieur » par le même gouailleur, qu'Albert Elie nous fait revivre, avec un sens inné du conte, mais surtout, avec une affection évidente pour tous ces gens qui nous sont, en fin de compte, très proches.
Étienne Hoareau eut 21 enfants ! Jacques Picard était originaire des Sables-d'Olonne, François Rivière d'Angoulême, Marc Vidot de Venise... Anne Mousse, la première Réunionnaise, était une Malgache. René Estienne venait d'Arabie... Arrivés en ordre dispersé, nos pittoresques ancêtres sont venus des quatre coins de la planète. On sait à quelle date et sur quel navire ils débarquèrent à Bourbon, qui ils épousèrent, qui furent leurs enfants et comment ils vécurent. Certains furent de solides travailleurs, d'autres de francs coquins ! Bernard Monge, historien, Jules Bénard, écrivain et journaliste iconoclaste nous content avec humour et un constant souci de la précision historique la vie mouvementée des cinq cents premiers Réunionnais.
Les îles éparses, débris d'Empire, îlots coralliens et atolls perdus au coeur de l'océan Indien, sont aujourd'hui parmi les derniers sanctuaires océaniques de la nature primitive. Rigoureusement protégées, ces terres françaises ont une histoire, dont la richesse nous est révélée pour la première fois. L'auteur, témoin et acteur, a été, il y a quarante ans, un des premiers Robinsons de ces solitudes. Cette anthologie de l'aventure, où l'on passe du comique au drame, et du fait divers au fait d'Histoire, est un véritable roman, vécu dans le cadre originel et les senteurs marines d'îles désertes. Cette épave de palangrier formosan, dressée sur la plage du Sud, à Europa, illustre bien le danger que constituent les îles coralliennes anciennes, sans relief, pour la navigation. Au cours des âges, nombreux sont les navires qui ont connu semblable destin, piègés par les récifs d'une des routes maritimes les plus célèbres de l'Histoire : le canal du Mozambique.
L'Entre-Deux, un joli petit village qui fleure bon le vétiver et le géranium, la cuisine au feu de bois. Une vieille maison coloniale, témoin de la prospérité puis du dénuement d'une famille créole dans les années trente. Une mère austère, attachée au passé, et une nénène authentique, indulgente et fidèle, qui entourent quatre enfants de leurs soins attentifs. Des personnages, des événements qui défilent au cours des veillées à la lumière de la lampe à pétrole. Des jeux dans une nature généreuse ; des boutiques, vraies cavernes d'Ali Baba ; des ventes à la criée dans les petites rues ; le colporteur, le jacquot ; les charrettes à boeufs ; la vieille école avec les longs bancs de bois rugueux et le « Regimbeau » ; le cochon que l'on tue dans l'arrière-cour... Sous une plume souple et nerveuse, la Réunion d'autrefois renaît à travers une tranche de vie
18 mai 1676. Le houcre Saint-Robert, en provenance de Surate, jette l'ancre en rade de Saint-Denis. Françoise Chatelain débarque, abasourdie par une odyssée marine de plusieurs années. Rare survivante d'un convoi de seize « Filles du Roy » destinées aux colons de l'île Bourbon, elle ne sait pas encore qu'elle va être cette formidable pionnière qui fut à l'origine d'un peuplement. La Mascarine, c'est Françoise. Une femme libre dans un siècle où la femme ne pouvait exister qu'en fonction d'un homme : père ou époux... Françoise fut « marginale » pour son époque et son désir de vouloir rester elle-même lui valut un destin exceptionnel.
De concert avec les autorités anglaises, l'administration française draine au cours du XIXe siècle plus d'une centaine de milliers d'engagés indiens en direction de la Réunion : l'île à sucre. Contractés de part et d'autre de la péninsule indienne, quelles motivations poussent les coolies à s'expatrier vers des lieux inconnus?