Un échange spirituel et intellectuel de haut niveau entre deux hommes que tout oppose apparemment sur le sujet.
Qui aurait pu penser que l'antisémitisme puisse aujourd'hui relever la tête ? Sous couvert de défendre de nouveaux damnés de la terre, une certaine gauche passée à l'ennemi réactive l'antique théorie du bouc émissaire et désigne les Juifs et Israël comme les causes de toute négativité. Un rabbin et un philosophe se proposent de penser, l'un à partir de son judaïsme, l'autre de sa chrétienté sans Dieu, ce qu'il en est de Dieu, de son existence ou non, de sa responsabilité ou non dans le mal, mais surtout la nécessité de l'herméneutique juive et de la symbolique chrétienne pour fonder et conduire un dialogue, qui semble devenir la chose du monde la moins partagée.
M.O.
Si " l'antisémitisme renaît de ses cendres - pardon !, de nos cendres " (Herbert Pagani), c'est peut-être en raison de l'assignation identitaire qui gagne. En eff et, pourquoi les Juifs, éternelles victimes expiatoires, échapperaient-ils à cette tentation mortifère de réduire l'autre à l'idée souvent fantasmée que l'on se fait de lui ? Là n'est pas le moindre des paradoxes d'un monde d'hypercommunication où l'on ne dialogue qu'avec celui qui nous ressemble. Pouvait-on imaginer un fossé plus large que celui qui sépare un croyant d'un athée, dépositaires de traditions de pensée si diff érentes ? Contre toute attente, un authentique échange s'est établi entre eux et s'est progressivement tissé autour d'un objet de questionnement, Dieu, qui semblait les vouer à ne jamais se rencontrer.
M.A.
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Et si le propre de l'Homme n'était pas le rire, le langage ou l'aspiration à l'éternité, mais son pouvoir de destruction ? Dérèglement climatique, hausse des températures, montée des eaux, pandémies... nous allons droit à la catastrophe.
Le responsable de cette catastrophe est l'humanité elle-même. À force de grandir et de recouvrir toute la surface de la Terre, elle se comporte comme un cerveau géant et surpuissant, doté d'une infinité de connexions.
C'est ce cerveau qui prélève des ressources sur la Terre, produit des millions de SUV et de smartphones, fait travailler les humains sans relâche et recrache des milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Mais à quoi pense cet organe ? A-t-il des désirs ? Des émotions ? Quels sont ses plans ?
Dans
Human Psycho, Sébastien Bohler adopte une démarche clinique pour analyser le cerveau global qu'est devenue l'humanité, comme un psy le ferait avec son patient.
Le constat qu'il livre est glaçant : ce cerveau possède les traits caractéristiques d'un psychopathe. Il coche toutes les cases du profil psychologique d'un serial killer qui massacre sa victime - la planète.
Alors, peut-on le soigner ? Tel est le questionnement ultime de cet ouvrage, qui nous emmène sur une crête étroite entre néant et espoir.
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Edgar Morin, dont on vient de fêter le centième anniversaire avec grand éclat, est la dernière des grandes figures intellectuelles de notre temps. Sa parole continue de faire autorité. Tout autant que sa pensée, c'est sa longue destinée qu'il évoque ici avec son amie Laure Adler dans cet ultime témoignage qui a valeur de testament.
Ce livre est le fruit d'une longue complicité intellectuelle qui a fait de Laure Adler une interlocutrice privilégiée d'Edgar Morin. Au cours de ces échanges réguliers poursuivis jusqu'à ces derniers mois, ils font ensemble le tour de la vie du philosophe, de ses engagements, de ses rencontres.
Ils évoquent son enfance marquée par la mort de sa mère, ses relations, entre autres, avec Marguerite Duras et François Mitterrand dans le cadre de la Résistance, autour de ce qu'il appelle " la communauté de la rue Saint-Benoît ", brossant d'eux un portrait très personnel. Il revient sur son engagement au sein du Parti communiste, puis durant la guerre d'Algérie, sur Mai-68 et le conflit israélo-
palestinien, parmi les innombrables thèmes d'actualité qui ont alimenté sa réflexion et ses prises de position.
Tout a intéressé, passionné, mobilisé Edgar Morin dans cette époque complexe et tourmentée qui se confond avec l'histoire de son existence. L'idée européenne, le défi
écologique, la création artistique dans son ensemble, le sujet migratoire, le racisme et l'antisémitisme, le rôle et le devoir des intellectuels en période de crise, en particulier
à l'heure du Covid.
Sur tous ces sujets, Edgar Morin livre à Laure Adler l'analyse, le point de vue d'un sage plein d'acuité et capable d'autocritique. Les multiples reflets d'une pensée sans cesse en mouvement chez cet intellectuel que Laure Adler
présente comme "un baroudeur du savoir", en perpétuel
vagabondage àtravers toutes les disciplines. "Un anti-maître à penser" auprès de qui elle nous invite à puiser à notre tour des leçons d'optimisme et de vitalité.
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La France n'est pas ingouvernable, comme il est beaucoup dit faussement ces temps-ci, elle est ingouvernée - si l'on me permet ce néologisme. Et elle est ingouvernée parce que la dilution de la souveraineté du pays dans le condominium européiste depuis Maastricht a privé la Nation de toute puissance. Le traité de 1992, obtenu de justesse malgré une immense propagande d'État, a retourné la souveraineté contre elle-même afin de décider souverainement de la fin de la souveraineté. Ce fut un suicide. En renonçant à sa souveraineté, la France a perdu la puissance, elle a gagné en décadence. Ce fut un contrat social invaginé. La Nation ne décide plus du destin d'un peuple, c'est une Commission non élue qui gouverne à sa place. L'État ne sert plus qu'à museler un peuple désormais de trop. Je ne crois pas à l'homme providentiel qui abolirait cette abolition. Mais je crois au peuple providentiel qui peut décider que le nihilisme ne passera pas par lui. Puissance et Décadence offre le mode d'emploi de cette résistance.
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Les civilisations naissent, croissent, vivent, connaissent un temps de puissance, décroissent, chutent, tombent et disparaissent avant d'être remplacées par d'autres. Les plus lucides le savent, les plus intellectuellement encrassés le nient.
Notre civilisation judéo-chrétienne est en phase terminale. Il est politiquement sot et niais, sinon dangereux, de prétendre redonner de la santé et de la vitalité à un centenaire subclaquant. N'importe quel médecin promettant de remettre sur pied un vieillard cacochyme passerait illico pour un charlatan. Mais pour une civilisation, les vendeurs d'illusion font toujours florès.
Ce deuxième volume de La Nef des fous est le journal voltairien, au jour le jour, de cet inévitable naufrage. On y trouve tous les délires de notre fin de millénaire wokiste désireux de faire du passé table rase...
M.O.
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" Il est impossible de couper le sifflet à Chiflet, qui appartient à la famille joviale des volubiles inextinguibles. " Jérôme Garcin
Arrivé à l'âge de quatre-vingts ans, au moment où il s'y attendait le moins... un homme se trouve confronté tout à coup à une réalité qui, peut-être, s'appelle la vieillesse. Pris de court, il s'interroge : pour certains, c'est un des plus beaux moments de l'existence ; pour d'autres, celui où l'on commence à perdre ses clés, ses lunettes, ses cheveux et le fil de la conversation. L'auteur décide d'en avoir le coeur net.
Considérant que cette avancée en âge pourrait être la période sereine des réponses enfin trouvées, il nous livre avec humour sa vérité sur l'homme qu'il est, ou plutôt qu'il croyait être et qu'il ne sera peut-être jamais. Vaste programme...
" Il est impossible de couper le sifflet à Chiflet, qui appartient à la famille joviale des volubiles inextinguibles. "
Jérôme Garcin
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Pour Henriette Walter l'aventure des mots se confond avec celle des hommes dont elle nous fournit quelques clés essentielles. Suivant une méthode d'investigation qui la conduit à avancer pas à pas et mot à mot dans cette histoire parallèle, la grande linguiste offre ici au lecteur des incursions inédites dans son univers de chercheur et les coulisses de l'analyse lexicale. Elle montre, avec cette érudition sérieuse et ludique à la fois qui la caractérise, par quels " traits de sens " particuliers les différents noms imposent leur spécificité : tel le sabot distinct des autres chaussures par sa semelle de bois ; ou l'interrogatoire, forme de dialogue caractéristique, comme la chaise ne saurait se confondre avec le fauteuil.
Au fil des pages, on apprend que dans les toponymes se cachent les plus vieux mots de la langue (caillou, calanque, chalet...), que le vocabulaire du corps humain et celui des soins qui y sont apportés se partagent entre origine latine (anatomie) et grecque (physiologie et médecine), que les noms des vêtements, de la monnaie ou de la parenté sont des produits de l'histoire, quand ceux du mouchoir ou du pain renvoient plutôt à la géographie.
On sera surpris de découvrir pourquoi les sièges ont des noms imagés vraiment énigmatiques (bergère, marquise ou duchesse brisée, ou encore crapaud), tandis qu'on trouvera tout naturel que les mots d'amour occupent une place de choix dans les chansons et la littérature.
Dans sa préface, où il évoque le travail de sa mère pour la première fois, Hector Obalk souligne tout ce qu'il doit, comme chaque lecteur d'Henriette Walter, à cet apprentissage savant des mots, manière passionnante et savoureuse de mieux saisir la richesse du réel.
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L'auteur célèbre dans ces pages ludiques et sensibles son amour de la lecture et de la littérature.
Pour quelles raisons Zola descend-il à la mine ? Dom Juan est-il un prédateur sexuel ? Qu'est-ce que le commencement d'un livre ? Pourquoi a-t-on fait un procès à Flaubert ? Avec quel adverbe Annie Ernaux suggère-t-elle le lien si particulier qui l'unit à son père ? Que nous racontent les rhinocéros d'Eugène Ionesco, l'agneau de La Fontaine ou le cygne de Mallarmé ?
Les livres agissent en nous, ils nous interpellent, nous intriguent. Frank Lanot arpente - selon son humeur, son goût et son caprice - une bibliothèque singulière et universelle. Il encourage ses lecteurs à se mettre dans un état critique, à passer de l'impression à l'expression, à trouver, avec lui, les mots pour énoncer ce qui a parfois été confusément ressenti.
Ce livre est constitué de cinquante chapitres qui, en quelques pages, interrogent un texte, un auteur, un ensemble d'oeuvres appartenant à la littérature. Lire n'est pas un plaisir solitaire. La lecture est affaire de rencontres. Elle nous concerne tous.
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Éric Naulleau et Michel Onfray sont deux hommes de gauche qu'une prétendue gauche n'aime pas. Ils ne souscrivent ni au marché qui fait la loi ni au fouet qui s'y substituerait.
Ils ne pensent pas que la gauche ait pour fonction de diluer la Nation dans une Europe libérale travaillant à l'Empire, ni que le wokisme, la cancel culture, l'islamo-gauchisme, la location d'utérus et la vente d'enfants constituent l'horizon indépassable de la gauche contemporaine.
L'un et l'autre ne font leur deuil ni du peuple old school, ni de l'École républicaine, ni du régalien, ni du service public, ni de l'intérêt général, ni des humanités, ni de la culture classique.
Leur échange exerce un droit d'inventaire pour ranimer un héritage dont Proudhon et Jaurès n'auraient pas à rougir. Un quelque chose qui se nomme socialisme et qui n'a rien à voir avec le marxisme.
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L'intérêt des philosophes romains c'est qu'on peut vivre selon leurs principes. Le poème de Lucrèce, De la nature des choses, se présente un immense traité existentiel perdu dans une encyclopédie du monde.
On peut vivre selon Lucrèce. Son poème est d'ailleurs une proposition existentielle faite à son dédicataire Memmius. Le philosophe propose en effet une conversion, autrement dit : une vie nouvelle faisant suite à l'ancienne qu'on abandonne après avoir compris ce qu'il y avait à comprendre, initié par un sage qui nous transmet son savoir. Ici : que le réel est matériel, qu'il n'est fait que d'atomes qui tombent dans le vide et de rien d'autre ; que cette physique de l'ici-bas dispense d'une métaphysique de l'au-delà ; que la religion est superstition et qu'il faut lui préférer la philosophie ; qu'il faut donner au corps ce qu'il demande dans la limite où ce qu'on lui donne ne l'asservit pas ; que l'amour est un remède à la passion ; que la sagesse est atteignable et qu'elle consiste en une arithmétique des plaisirs accompagnée par une diététique des désirs ; qu'il n'y a ni enfer ni paradis mais juste un monde immanent et tangible ; que la mort n'est pas à craindre puisqu'elle n'est qu'une modification de la matière et non sa suppression ; que le réel est tragique et que le savoir confère de la sérénité ; que le paradis existe sur terre pourvu qu'on le construise avec détermination. Ce livre pend donc la forme d'une série de neuf lettres comme autant d'invitations à une sculpture de soi. Cette éthique propose une esthétique de l'existence.
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Pourquoi un écrivain aussi favorisé, issu d'une famille prestigieuse et menant une carrière littéraire brillante, a-t-il pris la défense, dès sa condamnation en 1994, d'un obscur jardinier marocain accusé à tort de meurtre ? C'est cet itinéraire que raconte ce livre.
Jean-Marie Rouart revient en détail sur toutes les zones d'ombre de ce crime énigmatique qui, pour romanesque qu'il soit, est surtout une tragédie : celle d'un homme condamné qui depuis trente ans clame en vain son innocence. Pourquoi la justice met-elle tant de mauvaise volonté à réviser une condamnation injuste de l'avis de tous ? Pourquoi, en dépit de tant de témoignages de soutien et d'indignation en France et à l'étranger, refuse-t-on de lever le doute et les suppositions insupportables autour de cet assassinat ? Y a-t-il une vérité à cacher ?
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Des réseaux sociaux à l'intelligence artificielle, la transformation numérique est à l'origine de bouleversements profonds. Comme les grandes découvertes scientifiques de l'histoire, elle produit une rupture dans la façon dont nous nous représentons le monde.
En montrant comment les nouvelles technologies ont progressivement façonné nos imaginaires, Charleyne Biondi développe une analyse originale de l'avènement du tout-numérique et de ses conséquences sociétales. Alors que ces changements font émerger des aspirations individuelles inédites, nos institutions continuent de fonctionner selon des principes qui nous ressemblent de moins en moins.
En décodant le numérique, cet essai apporte un éclairage singulier sur la crise que nous traversons et propose des pistes pour refonder un sens commun.
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Tous les citoyens sont désormais susceptibles d'être victimes de ce nouvel acharnement, de cette forme de lynchage dénommé par l'anglicisme de cancel culture.
Tous les citoyens sont désormais susceptibles d'être victimes de ce nouvel acharnement, de cette forme de lynchage dénommé par l'anglicisme de cancel culture. Né sur les campus américains, ce phénomène s'est d'abord manifesté dans la culture où des créations ont été interdites au motif que leurs auteurs auraient eu un comportement répréhensible, et s'est ensuite étendu à toutes les facettes de la société.
La plupart du temps, la cause est juste, puisqu'il est question de lutter contre les inégalités et en faveur d'une plus grande diversité. Mais les nombreux exemples récents, du plus absurde au plus tragique, montrent que les moyens utilisés sont souvent hors de proportion, irrationnels et contraires à l'État de droit dont le principe de présomption d'innocence est un pilier.
Ne pas juger d'un bloc, voilà un exercice dont nos contemporains ne sont plus familiers. Et c'est normal : dès l'instant où l'on abandonne le critère politique ou juridique, qui consiste à juger quelqu'un sur ses actes, pour y substituer le critère moral, qui consiste à juger quelqu'un pour ce qu'il est, toute tentative de faire la part des choses est vaine.
Avocat, Emmanuel Pierrat se situe à un poste d'observation stratégique ; il explore tous les aspects de cette nouvelle méthode de protestation depuis le contexte qui rend son emploi légitime et nécessaire jusqu'aux pistes qui permettraient de s'en affranchir, sans pour autant priver les victimes ni de leur légitimité ni de leur droit à être entendues.
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L'humour est un art en politique. L'auteur, qui le pratique lui-même avec talent, nous livre un inventaire désopilant de répliques et bons mots qu'il a glanés tout au long de son parcours.
L'humour est un art en politique. Jean-Louis Debré, qui le pratique lui-même avec grand talent, nous livre un florilège désopilant de répliques et bons mots glanés tout au long de son parcours.
L'ironie et l'humour étaient des armes fréquemment utilisées par les politiques pour déstabiliser un adversaire, éviter de répondre à un journaliste, convaincre et séduire l'opinion. De Gaulle, Mitterrand, Chirac étaient des orfèvres en la matière. Au Parlement, la petite phrase bien ciselée, percutante, qui déclenche des rires, marque l'auditoire mieux qu'un long discours. Ainsi, Georges Clemenceau lançant : " Vous n'êtes pas le bon Dieu ! " à Jean Jaurès qui lui répond : " Et vous, vous n'êtes même pas le diable ! " Et Clemenceau de riposter : " Qu'en savez-vous ? " Le député André Santini a fait mouche un jour avec cette formule irrésistible à propos du primat des Gaules : " Mgr Decourtray n'a rien compris au préservatif. La preuve : il le met à l'index ! " Ces traits d'esprit se révèlent souvent d'une redoutable efficacité, mais il peut aussi arriver que les arguments auxquels ont recours les orateurs fassent rire à leurs dépens. Tel ce député qui se plaignait que dans son département il n'y ait que trois abattoirs... un nombre très " insuffisant " pour deux cent mille habitants.
À travers ce livre, qui fourmille d'anecdotes et de choses vues, l'auteur montre à quel point l'humour est un signe de bonne santé de notre vie démocratique. " Il n'y a pas si longtemps, on pouvait rire de tout ", rappelle-t-il en déplorant que ce ne soit plus le cas de nos jours. Heureusement, Jean-Louis Debré persiste et signe, quant à lui, dans le registre du bon mot, de l'autodérision et de la saillie verbale. Un régal.
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Le matin nous appartient-il encore ? Dans cette variation tout à la fois profonde et divertissante, il apparaît comme un enjeu résolument contemporain.Le matin est représentatif de notre rapport schizophrène au temps, un temps que beaucoup préfèreraient passer à l'horizontal mais que de présumées bonnes moeurs - la morale, la religion ou la société capitaliste - ont imposé comme vertical ; où l'intimité du quotidien côtoie sans résistance le tumulte du monde.
Un temps également saturé d'images qui ont façonné nos comportements : la publicité, les séries télé, l'art ou la littérature ont construit des représentations d'un matin tantôt homogène, rassurant et familial tantôt solitaire, routinier et banal.
Travaillé ou contraint pour les uns ; amoureux ou créatif pour les autres : nous ne sommes pas tous égaux aux premières heures du jour, et entre " double journée " et
walk of shame, les femmes semblent tout particulièrement touchées par les clichés tenaces et les injonctions contemporaines nouvelles.
Autour de la même table du petit-déjeuner, ce livre énergisant, le premier consacré au matin, réunit Georges Perec et les Chocopops, Albert Cohen et Angela Merkel, Marc Aurèle et Jean-Jacques Goldman, avec une ambition : montrer autrement ce que chacun de nous voit tous les jours sans jamais le voir véritablement.
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Depuis de nombreuses années, nos dirigeants sont entrés dans l'ère de la repentance. Ils multiplient les excuses au sujet de notre histoire. Mais n'est-ce pas accorder au passé un poids démesuré ?
Justifiée ou non, une mémoire coupable envahit la sphère publique. Ainsi, en 2020, les Français ont été amenés à se demander si Napoléon était un grand homme ou un tyran ; un mois plus tôt, à se positionner sur la guerre d'Algérie ; un mois plus tard, sur le génocide rwandais.
Depuis près de vingt ans, nos présidents présentent les excuses de la France à propos de Vichy ou de la Shoah, de l'Algérie ou de la colonisation, qualifiée par Emmanuel Macron de " crime contre l'humanité ".
À l'inverse de l'Europe du siècle dernier, ou de l'Asie actuelle, focalisées sur l'avenir, nos regards sont désormais tournés vers un passé que l'on cherche à modifier. De même qu'un criminel doit payer pour ce qu'il a fait, un peuple devrait payer pour ses crimes passés. Mais comment ?
En s'interrogeant sur cette dérive, Maroun Eddé nous invite à réfléchir à l'idée même de réparation de l'histoire, et nous met en garde contre le danger de s'enfermer dans cette spirale de la culpabilisation et de la victimisation réciproques qui fragilise nos sociétés, au détriment de leur avenir.
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Le candidat de l'extrême droite a grandi dans des écoles juives et fréquenté les synagogues.
Pour devenir " le premier des français ", cet homme disqualifie les valeurs dont il a pourtant hérité.
Pourquoi tant de contrefaçons et d'atteintes à cette part de filiation dont il se réclame ? Peut-on être à la fois juif et défendre le maréchal Pétain, mettre en doute l'innocence de Dreyfus et attaquer le choix du lieu de sépulture des victimes d'un attentat antisémite ?
Pour mieux comprendre, les auteurs livrent le récit d'un itinéraire idéologique pour le moins déroutant. Ils ont découvert des clefs de compréhension dans ses romans, ses essais et son histoire.
C'est pourquoi ce livre existe.
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L'assassinat littéraire est une tradition très française qui vient de loin, quand bien même l'époque chérirait la modération ou la nuance hypocrite." L'ai-je bien descendu ? ", cette question-là, combien sont-ils, écrivains et journalistes, à se l'être posée après avoir levé la plume ? Descendre un adversaire, un concurrent, c'est assez ordinaire sauf quand tout à coup la grâce - certains diraient le style - élève cet exercice
au rang des beaux-arts.
Ce qui importe dans cet exercice n'est pas la violence mais la précision du trait, sa capacité à faire du portrait autre chose qu'une simple photographie prise sous un angle malveillant.
De Saint-Simon à Françoise Giroud, en passant par Hugo et Mauriac, on a là une diversité de talents et d'ambitions, que réunissent autour d'une même cause un amour du bon mot, une capacité d'indignation moqueuse ou assassine.
Il faut avoir rassemblé ces textes pour mesurer combien reste puissante cette tradition dont on aimerait, loin des extrémistes aux idées courtes, loin aussi des adeptes mollassons d'une prétendue bienveillance, qu'elle ne reste pas sans héritiers.
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La réflexion lucide et salutaire d'une jeune femme politique sur ce qui reste de démocratie à l'heure des réseaux sociaux pour une classe politique en quête de sa propre façon d'exister et de se faire entendre.
" Cela fait quinze ans que je distribue des tracts que personne ne veut prendre et j'ai fait des centaines de milliers de vues en postant une vidéo où je défends la viande à la cantine en préparant un sauté de veau à mes enfants. Au fond, n'aurais-je pas plus d'impact en ouvrant une chaîne politique YouTube depuis ma cuisine ? "
Le like va-t-il supplanter le vote ? s'interroge Nelly Garnier qui livre ici une réflexion vivifiante sur ce qui reste de démocratie à une époque où des citoyens, lassés des urnes, passent leurs journées sur les réseaux sociaux.
Elle dresse le constat de deux sphères qui évoluent désormais en parallèle : une sphère politique qui se satisfait en silence d'un désengagement citoyen. Et une sphère numérique, éruptive, traduisant sa frustration d'être privée du pouvoir par des expéditions punitives de plus en plus violentes. Comment les réconcilier ?
Le propos de l'auteur n'est pas de pleurer sur les dérives d'un nouveau monde dont personne n'a cherché à comprendre les ressorts, mais de trouver dans ce bouillonnement numérique un moyen de revitaliser une démocratie représentative devenue apathique. Et, à travers elle, la vie politique de demain.
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Quarante acteurs de la vie civile, hauts fonctionnaires, responsables politiques, tous de moins de 40 ans, appellent, à un moment crucial de la vie politique nationale, à la construction d'un nouveau destin français pour la décennie qui s'ouvre. " Notre génération, née avec la chute du Mur de Berlin, fait face au retour du tragique. Du réchauffement climatique à la pandémie actuelle, des attentats terroristes à la menace de l'extrême droite, elle ne peut rester spectatrice des catastrophes qui s'accumulent.
Nous refusons de nous résoudre à la crise permanente. Nous n'acceptons pas la fatalité du déclinisme ambiant. À l'heure où l'histoire frappe de nouveau à la porte, il nous appartient de relever le gant. Enfants de la fin du xxe siècle, nous portons, avec l'énergie et la détermination de notre jeunesse, l'espoir des meilleurs lendemains. "
Ce manifeste initié par quarante acteurs de la vie civile, chefs d'entreprises, responsables associatifs, hauts fonctionnaires, intellectuels et élus locaux, tous appartenant à la génération montante, propose un autre chemin pour la décennie qui s'ouvre, celui d'une République écologique et altruiste. Celui d'une nouvelle échelle humaine.
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Ambition romantique, aventure incongrue ou destin tout tracé : à quoi pensent les candidats, toujours plus nombreux, à l'élection présidentielle ?
C'est un moment fort qui rythme notre vie citoyenne, un point culminant. Un sommet ! Chaque présidentielle agite notre pays comme nul autre scrutin. Chaque présidentielle agite notre pays comme nul autre scrutin. Et chaque campagne recèle son lot de candidatures, surprises, fortuites, perdues d'avance ou trop belles pour durer.
Le cru 2022 s'annonce quant à lui particulièrement prolifique, avec un nombre inédit de candidats, qu'ils soient "hors système" ou issus de partis traditionnels. Avons-nous abandonné la haute idée que l'on se faisait du rôle de premièer des français ?
Depuis le général de Gaulle, la France est bercée d'un idéal : la rencontre d'un homme et son peuple. Chez ces candidats aux caractéristiques si particulières, les raisons de croire en leur destin national relèvent parfois de l'irrationnel, de la conviction intime... voire de la mystique. Mais une fois à l'Elysée, la réalité de l'exercice du pouvoir pourrait bien les rattraper.
Passant au crible les aventures plus ou moins fameuses de " présidentiables " à travers les époques, ce livre raconte les victoires qui ont le goût de revanche, les sorties de route spectaculaires et ces rendez-vous manqués, incessants rebondissements d'un roman dont la fin n'est jamais écrite.
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La souveraineté n'est pas notre planche de salut ; elle n'est pas davantage la cause de nos maux. C'est pourtant elle qui accapare toutes les énergies, au risque de la déraison collective.
" La souveraineté n'est pas notre planche de salut ; elle n'est pas davantage la cause de nos maux. C'est pourtant elle qui accapare toutes les énergies, au risque de la déraison collective.
La souveraineté agite le débat des élections présidentielles : d'un côté, les souverainistes de droite comme de gauche la brandissent en étendard ; de l'autre, les plus ardents défenseurs du projet européen, fédéralistes de toujours, l'accolent désormais à l'Europe dans des constructions conceptuelles intenables. Mais dans l'ombre de cette souveraineté qui subjugue nos regards, une véritable impuissance démocratique hante les nations. Là est notre urgence et notre défi.
L'oeuvre qui échoit à notre génération forgée dans le cours tempétueux de la dernière décennie sera d'inventer une nouvelle forme politique capable de concilier nation souveraine et Europe puissance publique. En posant les bases d'une double démocratie européenne, capable de tenir ensemble une démocratie européenne articulée à nos démocraties nationales revivifiées, ce livre se veut un antidote à la nuée de faux-semblants qui égare la raison des peuples. " Nicolas Leron
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Un essai sur les raisons de notre mal-être démocratique et les moyens de s'en sortir. Aujourd'hui, le même constat revient sans cesse : les Français ne croient plus en eux, en la politique et en l'avenir. Et les jeunes moins encore que leurs aînés. Mais si cette dépression démocratique est connue de tous, ses raisons ne nous ont jamais paru si obscures. Jeune essayiste, l'auteur apporte ici des réponses éclairantes et livre ses solutions d'espoir.
Ce sont trois piliers de notre civilisation démocratique qui sont sortis ébranlés du cycle historique des cinq dernières décennies, observe-t-il : la nation, la souveraineté et la rationalité. Sous les effets conjugués de la mondialisation, de la révolution scientifique, l'hégémonie croissante des idées dites " néolibérales ", et de cette crise de la rationalité dont nous observons chaque jour les symptômes, à travers fake news et autres théories du complot.
Mais loin de céder aux sirènes du déclinisme, l'auteur, confiant en notre capacité de renouvellement, croit qu'un " miracle français " reste possible. Miracle qui passe à ses yeux par l'affirmation d'une Europe dont la puissance s'appuie sur la souveraineté retrouvée de ses États membres dans un XXIe siècle particulièrement menaçant. Par une économie de l'excellence, plus équitable et plus durable. Par une République de l'espérance enfin, qui vise à redonner aux Français confiance en eux-mêmes en restituant à notre pays les moyens de sa puissance et de son rayonnement.
Cet essai vivifiant et salutaire nous donne l'envie d'y croire.
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