Après le Dit de Marguerite où la mère de Suzanne Prou évoquait ses années de jeunesse, ce sont « les enfances de Suzanne » que nous découvrons dans ce livre. Fille d'officier, Suzanne connaît, dès son plus jeune âge, l'existence vagabonde des militaires en garnison. C'est d'abord l'Algérie « française » des années trente, Biskra, la « petite rose du Sahel » et la citadelle de Djidgelli au bord de la mer, puis le grand départ pour l'Indochine. À sept ans, Suzanne appréhende le monde et ses merveilles au cours du long voyage qui la mènera de Marseille à Saïgon, avec des escales à Port-Saïd, Djibouti et Singapour. À Nam-Dinh, où la famille séjournera huit ans, c'est une nouvelle « enfance » qui commence pour elle. Tandis que les « grandes personnes » perpétuent les rites de la société coloniale, boivent des drinks et dansent le charleston, servies par des boys en veste blanche, la « petite Tonkinoise », elle, sera fascinée par un jardin enchanté, une nature dont l'exubérance, la beauté sensuelle s'accorderont aux premiers troubles de l'adolescence. Sans doute gardera-t-elle toujours au coeur la nostalgie d'un pays qu'elle ne reverra plus. Nostalgie d'un bonheur qui la fera vivre et nourrira secrètement son oeuvre.
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Au pied du village de Suviane, en Provence, s'étend un pré humide où foisonnent les narcisses au printemps. C'est là qu'un colporteur a découvert le corps d'une jeune fille morte. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Et qui l'a tuée ? Autant de questions qui troublent les habitants du pays et en particulier deux adolescents, Arnaud et sa soeur jumelle, la narratrice. Unis par une tendre complicité (qui n'exclut pas la passion), ils mènent leur vie à eux, à l'écart de leurs parents et de Marie, la fille aînée, perdue dans ses rêveries sentimentales. Suzanne Prou excelle à nous restituer le climat de cette petite communauté provinciale dont les travaux et les jours se déroulent au rythme des saisons et des fêtes, désormais hantées par l'image de la belle inconnue et le souvenir du crime impuni. Et c'est, parallèlement, la découverte des premiers émois du coeur, des tourments de la jalousie que feront Arnaud et sa soeur, obsédés par la présence du mystère. Quand la vérité se dévoilera enfin, entraînant la folie et la mort, nous garderons comme eux la mémoire de ce « pré aux narcisses », dont l'odeur entêtante et lourde ressemble aux sortilèges de l'amour.
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Un décor unique, celui d'une ville méridionale qui somnole dans le bruit des fontaines, à l'ombre des platanes. Un milieu, la bourgeoisie de province où se perpétuent les rites du qu'en-dira-t-on et qui survit à toutes les catastrophes de l'Histoire. Dans ce petit monde immobile et figé dans ses principes, voici Edmée avec sa soif de vivre, son goût du plaisir, fascinée par l'image de femme fatale à laquelle elle a choisi de ressembler, dès son adolescence. Edmée joue les « vamps » de cinéma, collectionne les amants, sème la mort et le désordre autour d'elle. Fidèle à sa chimère, elle traversera les années de la guerre et de l'occupation, se retrouvera seule dans le décor de sa jeunesse, entourée de ses « miroirs » où s'inscrit sa déchéance. C'est un portrait d'époque et l'histoire d'une folie que nous propose Suzanne Prou dans ce nouveau roman. Fidèle à sa manière, sur le ton apparemment détaché du constat, l'auteur de la Terrasse des Bernardini (Prix Renaudot 1 973) nous rend étrangement présente la destinée pitoyable de son héroïne. Un jeu de glaces où se perdent les illusions de la vie.
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À Malac, il y a dix-sept pendules qui n'en font qu'à leur tête. Elles vous façonnent des heures de toutes les tailles et c'est Nicolas, un employé de la mairie, qui doit les remettre dans le droit chemin de l'exactitude. Mais à peine a-t-il tourné le dos, qu'elles recommencent à battre la campagne. À Malac, il y a le vieux Titi Pissou qui raconte des histoires et dont on se demande s'il mourra un jour. Il y a des filles qui s'envolent, plus légères que des bulles de savon, un arbre à mots dans le jardin public et un revenant qui se balade tout nu au milieu de la ville. À Malac, il y a des gens comme vous et moi, Léonard, le colleur d'affiches ou Tropano, le gardien d'immeuble. Éloi, l'ancien instituteur qui traque les fautes d'orthographe sur les murs ou le pâtissier Ernest dont les gâteaux tournent de l'oeil. Il y a l'amour de Pauline pour Fred et Nicolas, l'amour de Fred pour l'eau des sources et la folie des frères Mochet, retranchés dans l'usine en faillite, celle précisément qui fabrique les pendules de Malac. À Malac, il y a... Mais on n'en aura jamais fini avec Malac et ses pendules, ses travaux et ses légendes. Une merveilleuse chronique pleine d'humour et de tendresse, où plusieurs voix se mêlent, frappantes de justesse et d'invention. Malac, c'est le pain des rêves qui nourrit notre vie de chaque jour. Allez-y, vous ne regretterez pas le voyage.
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Ingénieur, engagé par une compagnie. Renaud doit participer au tracé d'une route dans un pays qui évoque l'Extrême-Orient, où il a vécu ses années d'enfance. Dès son arrivée, il est repris par les images d'un passé « glorieux » de bonheur et d'illusions, le charme désuet du décor, la présence obsédante de la nature. Rien n'a changé en apparence, mais la réalité peu à peu se dégrade. C'est la saison des pluies, qui enferme les hommes dans l'inaction. Une sorte de prison moite, étouffante, où les passions s'exaspèrent, provoquent des drames, au milieu des intrigues d'une petite communauté d'Européens, qui perpétue les rites d'une époque révolue. En butte aux réactions hostiles de ses compagnons, Renaud se sent de plus en plus isolé dans ce climat de mystère et d'incompréhension. À travers les femmes qu'il rencontre - l'énigmatique Mme Apape ou l'épouse du consul - revivent les figures de celles qui ont entouré son enfance, et le souvenir de sa mère passionnément aimée. Un voyage sans retour au pays des Femmes de la pluie. Après La Terrasse des Bernardini et Miroirs d'Edmée, Suzanne Prou change de registre apparemment. Elle nous donne ici un roman de la mémoire, nostalgique et prenant, où la nature et l'imaginaire tiennent le rôle de véritables personnages,
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Dans une demeure solitaire, perdue au milieu d'un parc proche de Paris, une femme repose inanimée. Son coeur bat encore. Faiblement. Tandis qu'au loin retentit la sirène de l'ambulance qui l'emportera à l'hôpital. Ainsi commence le roman, avec la brutalité d'un fait divers dont l'issue ne nous sera dévoilée qu'aux dernières pages du livre. Qui a poussé la comédienne Gabrielle Perret à cet acte désespéré ? Comment le couple réputé modèle qu'elle formait avec François. un brillant avocat, a-t-il succombé sous les coups de « l'amour capital ». À l'occasion d'un banal adultère ? C'est par la voix de Léone Perret, la narratrice, que nous allons revivre les étapes du drame. Personnage ambigu, elle en a été le témoin et la complice involontaire. et saura nous en révéler la genèse. Jadis amoureuse de son cousin François. Léone a partagé avec lui les affres et les délices d'une adolescence provinciale, au sein d'une famille à principes, où règne en despote l'oncle Alexis. Monté à Paris, François y connaît la réussite sociale et découvre la passion avec Gabrielle, dont le caractère fantasque, la nature généreuse et expansive, tout entière dominée par le monde du théâtre, semblent le fasciner. Jusqu'au jour où, lassé d'un tête à tête exemplaire, surveillé par l'oeil jaloux de sa cousine. François redeviendra l'être désarmé et sans espérance de sa jeunesse, subissant auprès de Judith les charmes d'une autre fascination. Dès lors s'accomplira pour chacun le destin de L'amour capital, guetté par la mort, la solitude ou la folie. Renouvelant sa manière, mais toujours fidèle au sens tragique de la vie qui est source de son inspiration, Jeanne Champion nous donne, avec ce nouveau roman, écrit dans un style lapidaire et sans complaisance. Une oeuvre forte et tendre, dont le lecteur, comme les protagonistes, ne sort pas indemne.
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Il était une fois un jeune homme appelé Jérôme qui avait un arbre dans la tête. Un arbre ou une idée, un amour ou une lubie, pourquoi pas ? Ce sont des choses qui arrivent et ne manquent pas de poser quelques problèmes. Quand Jérôme était enfant, on avait tendance à l'oublier - sans doute prenait-il racine - et devenu plus grand, malgré ses yeux rêveurs et sa peau douce, les demoiselles, sitôt le dos tourné, ne pensaient plus à lui. Jusqu'au jour où Jérôme rencontra Julien et sa fille Isabelle, autant dire l'amitié et l'amour. Tous trois, ils s'en allèrent rejoindre Marianne et sa vieille mémé, quelque part du côté de l'Ardèche, dans un pays où l'on chasse les arbres à coups de fusil, parce qu'ils grimpent sur les murs et démolissent les maisons... À mi-chemin du rêve et de la réalité, le nouveau roman de Daniel Apruz se lit comme un récit d'aventures, rempli d'épisodes cocasses et de personnages inattendus. On y retrouve les qualités d'invention, l'humour familier qui ont fait le succès des Pendules de Malac (Grand Prix de l'humour noir). C'est aussi l'histoire d'une passion et d'une solitude, où se dévoile la vérité toute simple de la vie, telle qu'elle apparaît aux yeux neufs de l'enfance. Méfiez-vous des arbres !
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« Les dimanches, nous allions à Saint-Victorin ». Ainsi commence le livre où la narratrice évoque les années de son adolescence. Dès la première phrase, nous rejoignons un monde ancien, celui de la province des années trente, où les « gens bien » respectent les principes, vont à la messe et tricotent pour les pauvres entre deux parties de croquet. À Saint-Victorin, il y a la maison de tante Adelina qui règne sur son époux et ses cinq enfants avec l'autorité de la bonne conscience, la rigueur et l'aveuglement de la vertu. Seule Rose, la fille cadette, échappe à l'ordre moral de la famille. Grâce à la complicité de son jeune frère Noël, qui lui voue une passion inquiète, elle mène une existence clandestine, donne de mystérieux rendez-vous dont le résultat ne se fera pas attendre. Rose est enceinte. On tente d'étouffer le scandale, on recueille la « pécheresse » et tante Adelina élèvera l'enfant. Mais ce sera pour elle le début d'une longue série d'épreuves qui la conduiront peu à peu au détachement et à la solitude. Fidèle à sa manière impressionniste, Suzanne Prou procède dans son récit par petites touches successives qui juxtaposent les scènes, laissant à chaque personnage sa part d'ombre et de lumière. À travers les souvenirs de la narratrice et le témoignage de Noël, qui a tenu le journal de son amour malheureux pour Rose, nous voyons resurgir les images du passé, se recomposer la belle figure de tante Adelina et nous nous laissons envoûter par le charme « discret » de ces « dimanches » bourgeois, pleins de bonnes manières et de sentiments coupables, de violence secrète et d'amour défendu.
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« Dix mille jours » est la chronique d'un quartier des Godeaux, petite ville où se déroule l'histoire de Geneviève et de Léonard le Balayeur. Ce Léonard, lorsqu'il balaye, on croirait qu'il danse, au point que l'on accourt de partout pour le regarder. Quand Geneviève en tombera amoureuse, son compagnon, Élie Toubaron, n'en sera pas étonné. Il l'avait prévu. Il avait tout prévu, puisque ses rêves deviennent réalité. Ainsi Élie rêvera-t-il Hitler, la guerre, l'occupation et toutes les catastrophes qui s'abattront sur les Godeaux. Une foule de personnages, dont nous ferons connaissance chez le bougnat du coin, s'entrecroisent et virevoltent autour des destins de nos trois héros : Monsieur Borêve qui tente d'assassiner la statue du square aux formes si provocantes : Constant qui ne peut garder de compagne mais finira par trop en avoir ; Monsieur Pingron avec son accordéon, cherchant à apprivoiser dans les égouts les rats, âmes perdues ; Pépé Borniol qui apprend presque a ne pas mourir ; Monsieur Gourachon, Nina Trumaille et tant d'autres, sortis dirait-on d'un dessin de Folon ou d'un poème de Prévert, présentés par la voix de Daniel Apruz, qui nous apporte un monde de drôlerie, de merveilleux et de poésie.
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Pour retrouver Racine - et son théâtre de la cruauté - rien ne vaut une visite au château de Versailles. C'est ce que pense Pierre, un jeune metteur en scène qui vient de réaliser une audacieuse interprétation d'Esther. Mais on n'interroge pas impunément les personnages de tragédie : on ne réveille pas sans danger les fantômes de la cour de Louis XIV, qui animent les tableaux, le marbre des statues, les allées du parc. À Versailles, quand le dernier gardien a congédié le dernier groupe de touristes et refermé les grilles, la véritable visite commence et, avec elle, renaissent les démons d'autrefois : un opéra fabuleux, plein de prodiges, de cris et de fureur. Une sorte de happening à perruques et flambeaux, mené par le Roi Soleil et Mme de Maintenon, où se délivrent les « secrets » de l'Histoire. Celui que découvrent Pierre et le lecteur à la fin du récit n'est pas le moins périlleux. Traité sur le mode baroque, dans une langue généreuse et sensuelle, un voyage au bout du rêve - et des métamorphoses - qui est aussi une méditation sur l'art et la création.
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Denis est un Woody Allen français qui traque l'éternel féminin sous forme d'obscur objet du désir. Sa compagne, Marie, spécialiste de la vie nuptiale des singes, l'a quitté. Le voici seul en plein été comme Tom Ewell dans « Sept ans de réflexion ». Denis remarque à Roissy deux Anglaises dont l'une lui fait penser à Sigourney Weaver. Son ambition estivale sera de les retrouver, ce qui ne l'empêche pas, tout en gagnant sa vie comme pigiste dans un journal animalier, de s'attaquer à Sylvie, une fan de nage synchronisée... son Esther Williams. Ou de retrouver Nathalie, la maîtresse de l'été dernier, qui lance désormais sa ligne de « faux culs »... Bref, il ne sait plus où donner de la tête, mais il n'a perdu ni sa langue ni ses obsessions - Let's have a talking coït. Pour notre plus grande jubilation, car, dans À l'anglaise, la langue est à l'aise et il s'agit moins d'y satisfaire ses désirs que de s'y faire du cinéma.
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Les années 1978 et 1979 représentent, pour la France, une période essentielle. Quels que soient le ou les partis au pouvoir, le pays devra prendre un virage important et peut-être décisif, dans le domaine économique. L'économie française, en effet, vit ingénument sur sa lancée. La facilité à laquelle elle s'est trop laissée aller lui a permis de bénéficier de certains progrès, mais, faute d'avoir amorcé à temps les innovations nécessaires, le pays va affronter de graves troubles économiques et sociaux. Pour les éviter, s'impose une mutation profonde, dont la France a les moyens. À travers les jours difficiles qui l'attendent, elle peut se construire un avenir neuf. Cette grande mutation doit avoir deux pôles essentiels : la jeunesse et la lumière, c'est-à-dire la connaissance. Devant la persistance du chômage et de l'inflation, les incertitudes de l'écologie, la pénurie d'énergie, il faut, tout en adaptant les habitudes économiques à notre temps, prendre conscience du vieillissement de la population qui pèse sourdement, clandestinement, sur les institutions et y remédier. Enfin, et par-dessus tout, le peuple souverain doit pouvoir prendre connaissance de ses propres affaires, contrairement à l'obscurantisme et aux mirages actuels. La lumière n'est-elle pas la condition même de la démocratie ? Plus que jamais, Alfred Sauvy, grâce à une vue en profondeur des problèmes de l'économie, nous propose des solutions claires et novatrices.
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Au sommet de la falaise se dresse le bunker, juste derrière le village normand où, le 6 juin 1944, Kurt Rieter, l'officier du poste d'artillerie, a trouvé la mort. Quarante ans plus tard, Germain Viard, un architecte passionné par l'art des fortifications (le Bunker archéologie de Paul Virilio, est son livre de chevet) part à la recherche de ce bunker. En fait, il semble qu'à la suite d'un rêve étrange Germain se sente habité par une présence dont il ne s'explique pas l'origine, qui le pousse malgré lui à errer sur cette côte normande, à la rencontre d'une « histoire » qu'il n'a pas connue. Abandonnant sa famille, son métier (et jusqu'à sa propre identité), il n'aura de cesse de renouveler les différentes péripéties du drame de l'amour et de la folie vécu jadis dans ce village, dont le bunker, seul vestige de la guerre, recèle peut-être le secret. À la lisière du fantastique, Jeanne Champion nous offre ici le cas d'une « possession », un récit tendu et poignant conduit d'une façon magistrale. Elle entraîne le lecteur au coeur du mystère où s'annulent les frontières du temps et de la mort.
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Un événement singulier vient troubler la vie brillante de David, pianiste de concert installé à Londres avec Salman. C'est un télégramme de la mère de David. Elle lui annonce qu'elle va venir l'entendre ce soir jouer une ballade de Gabriel Fauré. Seulement David ne se souvient pas de sa mère, il avait effacé de sa mémoire celle qui l'avait abandonné à sa naissance. Pourquoi viendrait-elle l'écouter ce soir ? D'ailleurs elle ne viendra pas et suivront, après ce télégramme, une succession de messages, de rendez-vous manqués, d'appels téléphoniques étranges. Salman se fera passer pour David et devient amoureux de la mère de son ami. David ne peut croire qu'il a à nouveau une mère, et maintenant qu'elle existe ne supporte pas de ne pas la connaître. Après une multitude d'errances et de rendez-vous manques, il part à sa recherche, là où elle l'avait mis au monde, dans un ghetto de Bohême. Et là tout bascule.
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Alors qu'il est au coeur de la pratique politique et économique américaine, le lobbying a, en France, l'odeur du soufre : la pression exercée par les groupes d'influence économiques ou sociaux sur les fonctionnaires et les parlementaires est entachée de scandale, et pratiquée à la sauvette par des réseaux plus ou moins occultes. Le lobbying est pourtant désormais une pratique professionnelle majeure, qui répond à une nécessité impérieuse : celle, pour chaque entité sociale et chaque entreprise, de se faire entendre de façon appropriée. L'auteur fait le procès des pratiques douteuses, qui sont de plus inefficaces. La corruption passive des parlementaires est sans garantie de résultat, et les « relations » sont un moyen hasardeux, voire dangereux. À travers l'analyse de nombreux exemples français, européens et internationaux, Thierry Lefébure expose la méthode et la philosophie qui guident son action, et plaide pour le bon usage du lobbying.
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Printemps 1990 : la Hongrie découvre la démocratie. Des élections législatives portent au pouvoir une coalition de centre droit. Été 1990 : Blandine Milcent, journaliste de trente ans, part à la rencontre des Hongrois et de leurs espoirs. Depuis le début des années 1980, la crise économique a secoué un pays qui vit au-dessus de ses moyens et qui bascule en mai 1988 lorsque János Kádár est destitué après 32 ans au pouvoir. Le rideau de fer a été démantelé. Le communisme a été balayé. Mais où en est la Hongrie ? Comment les Hongrois vivent-ils leurs premiers pas en démocratie ? Ont-ils peur de l'avenir ? Comment font-ils pour vivre au jour le jour ? Les Hongrois travaillent. Ils se débrouillent... Ils doutent aussi. Blandine Milcent, en compagnie d'Attila, pianiste hongrois en exil depuis de longues années, nous raconte son voyage et nous fait découvrir la Hongrie profonde à l'épreuve de la liberté.
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Il avait pris l'habitude, à l'heure écrasante de la sieste, de monter jusqu'au ksar dont les ruines brunes se confondaient avec la roche gréseuse. Il abandonnait son regard sur l'oasis profonde et palpitante sous le vent du sud. Sa haute silhouette se détachait au-dessus des blocs erratiques de l'ancien fort berbère, où, disait-on, la reine cannibale avait résisté jusqu'à la mort aux assauts des Croyants. L'aurait-on aperçu, dressé sur le chaos, qu'on l'eût pris pour le fantôme d'un des guerriers de la pécheresse, ou un djinn, venu se repaître du souvenir féroce des combats.
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Un quinquagénaire sous un tilleul, trois adolescents, des oiseaux, une épouse, quatre femmes, un chef tapissier, des oiseaux, un père, une mère, une enfant dans un jardin, des oiseaux, un bébé, un autre bébé, encore un bébé, des oiseaux. Inventaire, éléments d'un puzzle, pièces d'un jeu de patience que le narrateur agence impatiemment, pour tenter de reconstituer sa personnalité et sa vie bouleversées par les battements d'ailes et les criaillements des oiseaux.
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Pour Gilles, revenu après vingt ans d'absence, la ville n'est d'abord qu'une cité portuaire riche et surpeuplée dont la seule étrangeté consiste à tourner le dos à la mer. Mais l'ancien camarade de Gilles, André Lavenant, vient de mourir dans des circonstances mystérieuses. Les deux puissances qui luttent pour la domination de la ville, le P.O.F. et le Parti des Armateurs, entretiennent des polices ennemies et s'affrontent dans une lutte sans pitié. Gilles, surveillé, suspecté, se voit traqué par les deux formations politiques. Possède-t-il un secret ? Sait-il comment est mort André Lavenant ? Il tombe aux mains du P.O.F., il est jugé, condamné ; il va périr. Puis la situation à l'intérieur de la cité se renverse ; face à un danger commun, le P.O.F. et le parti des Armateurs s'unissent. Garrapon, le président du P.O.F., et l'armateur Aristide Lebègue forment le Ier triumvirat. Qui sera le troisième homme ? Sera-ce Gilles ? Et s'il accepte, opprimé de la veille, de devenir oppresseur, comment se comportera-t-il ? Qu'adviendra-t-il de la ville, de ses tyrans, des révoltés ? Autour de Gilles, s'agitent d'étranges personnages : Jeanne Lavenant, la veuve dévergondée ; le grand Aristide ; la vieille militante Henriette Brau et son mari, l'historien sénile ; l'ancien combattant Cyrile, borgne et manchot, sentimental et cruel... et bien d'autres aussi pitoyables qu'inquiétants. L'ombre équivoque d'André Lavenant, de sa mort suspecte, inexpliquée, plane sur la ville, pèse sur Gilles et l'étouffe. On retrouvera, dans ce quatrième roman de Suzanne Prou, l'envoûtement et les interrogations qui avaient fait le succès des « Patapharis », des « Demoiselles sous les ébéniers » et de « l'Été jaune ». On y découvrira en outre une satire sociale et politique, qui désormais élargit les horizons de l'auteur et affirme son ambition.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Deux femmes vivent ensemble dans une grande demeure provinciale. Laure Bernardini est âgée, digne et riche, assoiffée de respectabilité. Que fait auprès d'elle l'étrange Thérèse ? Quel drame les unit ? Quels liens les retiennent ? S'aiment-elles ou se haïssent-elles ? Sur la terrasse des Bernardini, soir après soir, les deux femmes reconstituent le puzzle de leurs souvenirs. En se servant de détails infimes, de racontars, de vieux papiers, une narratrice curieuse cherche à cerner la vérité. Une fois de plus, Suzanne Prou réussit à nous envoûter dès les premières pages de son roman. Atmosphère de mystère, personnages intriguants, situations équivoques, questions laissées sans réponses, jusqu'à ce que chaque être ait révélé sa face cachée. La romancière est passée maître dans l'art de détrousser les âmes pour découvrir leur secret. Avec la « Terrasse des Bernardini », son sixième roman, l'univers de Suzanne Prou - dont l'originalité a été saluée par l'ensemble de la critique - s'élargit. Le monde qu'elle décrit est celui de nos passions refoulées vécues dans le quotidien. Elle nous libère de nos fantasmes sans cesser pour autant de nous inquiéter.
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Sur la Côte d'Azur, au mois d'août, trois personnages s'ennuient en attendant la venue d'un quatrième : Étienne, Pauline, Geneviève espèrent que Camille leur apportera le divertissement dont ils sont avides, le plaisir de régenter un être qui leur est soumis, qui accepte avec humilité leurs critiques, leurs conseils et leurs rebuffades. Camille arrive. A-t-elle changé ? Elle ne correspond plus tout à fait à ce qu'on attendait d'elle ; elle semble refuser de se faire objet pour ses amis ; elle manifeste des velléités d'indépendance. L'intérêt que suscite la nouvelle Camille chez Étienne, Pauline et Geneviève devient passionné ; il fait lever en eux des pensées bigarres, il éclaire des faces obscures de leur personnalité. Camille est devenue l'élément imprévu qui remet en question les situations établies ; elle est la pierre jetée dans l'étang qui trouble l'eau apparemment limpide. Des désirs, des amours, des haines se font jour. Et Geneviève, la narratrice, qui, au début du roman, parlait au nom de tous, se dissocie peu à peu de ses partenaires, exprime en son nom propre une prise de conscience de l'insoupçonné qui dormait en elle. L'intérêt pour Camille passe au second plan. Ce qu'elle est réellement - et qui est-elle, au fait ? - importe moins que les tempêtes qu'elle a soulevées et qui, même après son départ, ne s'apaiseront pas. Le récit est construit de la façon suivante : en surface, il y a la banalité des actes quotidiens accomplis par des gens ordinaires. Puis, à travers l'analyse de Geneviève, affleurent et prennent figure les sentiments informes, informulés qui existent en chacun et sont d'ordinaire refoulés loin du jour. Plus profondément, et discernables par le seul lecteur, grouillent les monstres des passions honteuses dont la libération ne pourrait avoir lieu que dans la folie. Dans ce troisième roman de Suzanne Prou, on retrouve le charme, le mystère et la maîtrise qui caractérisent les « Patapharis » et les « Demoiselles sous les ébéniers ».
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Mobilisé le 26 août 1939, l'archéologue Michel Scalby n'a aucune disposition pour la guerre ; il a dû abandonner Odile, rencontrée peu de temps avant la mobilisation. Relativement « planqué » dans un poste en retrait des lignes, il a tout loisir de s'interroger sur la grandeur et l'utilité du « devoir » pour lequel on l'a pressenti et il a conscience davantage chaque jour de l'asservissement auquel on le contraint. De plus il se heurte à un certain capitaine Wasselet, ancien de 14-18, pour qui la guerre est une revanche sur un destin médiocre. Appelé au chevet de son père accidenté, Scalby arrive trop tard, et les carnets de guerre de ce dernier, découverts par hasard, le confirment dans un choix qu'il hésitait encore à faire : « il ne rejoindra pas ». Pourtant un oncle et sa mère l'en dissuadent. Arrive le 10 mai 40. Alors que la division monte vers la Belgique, des avions bombardent le convoi. Scalby aura enfin le courage et l'inspiration nécessaires pour venir à bout du cas de conscience qui ne cessait de l'obséder. Ce récit d'une désertion en 1940 est écrit dans le ton familier à Yves Gibeau : plein de verve et de naturel. Le drame de la conscience individuelle en face des obligations civiques atteint ici à son point culminant. Il ne s'agit nullement d'un livre contre l'armée, mais d'un conflit intérieur auquel le talent si personnel du romancier confère une tendresse exceptionnellement rare.
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L'étuve est le témoignage d'un homme à la recherche de lui-même et plus particulièrement de sa raison égarée en des spéculations abstraites comme le vide de l'âme, l'introspection complaisante, l'absurdité de l'existence... Georges Plantier fuit pour échapper à son angoisse et à ses semblables. S'étant rendu à Venise, il assassine une jeune fille hystérique dont la médiocrité l'écoeure. Sans argent, il erre quelque temps, au hasard des routes et transcrit quotidiennement dans un journal intime ses études d'âme et ses révoltes. De retour à Paris, il se trouve enfermé dans une chambre. A partir de là, le ton du récit change. On pénètre dans les arcanes de la folie chez un homme en proie à des hallucinations ; une rage d'auto-destruction s'empare de lui. Entre ces crises de délire, il a conscience d'une certaine forme de vie qui l'entoure et l'isole à la fois. Puis il retombe sous la domination de son ex-épouse, Betty, dont il est obligé de supporter les infidélités. Cette situation de mari trompé paraît le satisfaire. Tout au moins, elle entretient sa haine et le désordre de son esprit. Le livre de Pierre Barat consiste en une suite fébrile de cris déchirants et d'analyses lucides de ces mêmes cris. On est à la fois subjugué et séduit par une spontanéité haletante et l'intelligence qui consiste à dominer ses propres contradictions. Confession ingénieuse, c'est une entrée frappante dans la littérature, de la part d'un jeune homme de vingt-cinq ans.
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