Mardi, 5 décembre 1894. Ma chère Lucie,Enfin je puis t'écrire un mot, on vient de me signifier ma mise en jugement pour le 19 de ce mois. On me refuse le droit de te voir.Je ne veux pas te décrire tout ce que j'ai souffert, il n'y a pas au monde de termes assez saisissants pour cela.Te rappelles-tu quand je te disais combien nous étions heureux ? Tout nous souriait dans la vie. Puis tout à coup un coup de foudre épouvantable, dont mon cerveau est encore ébranlé.
Auteur d'oeuvres satiriques et pamphlétaires, Léon Bienvenu, dit Touchatout, a atteint le comble de l'irrévérence en écrivant Les Mémoires d'un préfet de police (1885), faux mémoires de Louis Andrieux, nommé préfet de police en 1879, fameux pour son intransigeance et son absence d'indulgence envers les communards de Paris (dont il a refusé l'amnistie totale). Loin de faire le procès des duretés d'Andrieux, Léon Bienvenu a décrit avec les armes du rire un homme tout en nullités et en opportunisme, justifiant la phrase satirique du Tintamarre publiée lors de sa nomination : « Que les assassins se rassurent et que les honnêtes femmes tremblent ».Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Le ballon le Niepce partit de Paris, le 12 novembre 1870, à neuf heures du matin, monté par :Le ballon le Daguerre partait en même temps que le Niepce, emportant trois voyageurs, la correspondance postale, des pigeons et le complément des appareils de M. Dagron.M. Dagron et M. Fernique étaient envoyés par M. Rampont, directeur général des Postes, avec l'approbation de M. Picard, ministre des finances, pour établir en province un service de dépêches photomicroscopiques que l'on devait envoyer à Paris au moyen de pigeons voyageurs.
Le changement radical qu'ont subi les archives de la France pendant la Révolution est tellement lié avec le cours des événements politiques, que je suis amené, bien malgré moi, en dehors de mes goûts et de mes habitudes, à exprimer mon opinion sur le fait immense qui s'appelle 89. Je ne l'aborderai qu'autant qu'il se rattachera intimement au sort des archives en servant à expliquer les mesures fatales prises contre elles, et encore je ne veux pas entrer dans cette voie sans faire mes réserves.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Il existait en France, il y a à peine seize mois, un gouvernement qui passait, quoique d'une date peu ancienne encore, pour un des mieux et des plus fermement assis qu'il y eût en Europe. Cet établissement politique était en possession de tout ce qui est vulgairement regardé comme propre à constituer un gouvernement fort. Il s'appuyait sur une nombreuse majorité parlementaire. Il disposait d'un budget de quinze cents millions. Il avait sous sa main une armée exercée, disciplinée, aguerrie de près de quatre cent mille hommes, dont une portion notable, concentrée à Paris et dans les forts qui l'entourent, pouvait, à un moment donné, être rapidement dirigée sur tel point de la ville où viendrait à éclater quelque grand désordre.
De ma longue existence, la seule période qui me paraisse pouvoir exciter l'intérêt, la curiosité du public, est celle où je remplis, comme Préfet de la Seine, les fonctions de Maire Central de Paris, et pendant laquelle fut acquise, sans avoir été cherchée le moins du monde, la notoriété, presque universelle, attachée maintenant à mon nom.Tout ce qui se rapporte à mon édilité parisienne, qui dura plus encore que celles des comtes Frochot, de Chabrol et de Rambuteau, ces Préfets de la Seine inamovibles, semblait-il, du premier Empire, de la Restauration et du Gouvernement de Juillet, peut avoir, je le comprends, un attrait rétrospectif pour la génération présente, où les témoins de la transformation de Paris, à son début et en plein cours d'exécution, deviennent, de jour en jour, plus rares.
Le mardi 31 juillet 1894, à 2 heures, dans la salle du théâtre, a eu lieu la distribution solennelle des prix aux élèves du collège de garçons de Louhans, sous la présidence de M. Lex, ancien élève de l'Ecole des Chartes, archiviste du département de Saône-et-Loire, officier de l'Instruction publique, assisté de M. Maringer, sous-préfet, de M. Guillemaut, député, et de M. Derrepas, maire. Après avoir donné la parole à M. Bréjoux, professeur de physique, pour le discours d'usage, M.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
L'Abbaye de Saint-Martial de Limoges,étude historique, économique et archéologique, précédée de recherches sur la vie du Saint, par CHARLES DE LASTEYRIE, ancien élève de l'Ecole des Chartes. - Paris, Alphonse Picard et fils, éditeurs, 1901. - Un beau volume grand in-8° de 510 pages, avec figures et planches.L'important ouvrage publié il y a quelques mois par M. Charles de Lasteyrie, sur l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, a fait l'objet de comptes rendus critiques d'une certaine ampleur et d'articles sérieusement étudiés.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Une lettre autographe de Carnot, datée du 28 mars 1815, au début des Cent-jours, se trouvait dans la collection Barrière qu'il nous fut donné d'exhumer en 1892. Le nom du destinataire n'y figurait pas, mais le contenu de la lettre nous apprenait qu'elle s'adressait à un préfet dont la démission était acceptée au retour triomphal de l'île d'Elbe. En annonçant au préfet des Bourbons qu'il était remplacé ; le lieutenant-général Carnot, le nouveau ministre de l'Empire à l'intérieur, honorait hautement le caractère de l'homme politique qui se retirait.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Septembre 1870.Quand on traverse la place de la Concorde, qu'animent les évolutions et le passage des troupes, l'oeil est attiré par un groupe qui se renouvelle sans cesse aux pieds de la statue représentant la ville de Strasbourg. Majestueusement, du haut de son socle, comme du haut d'un autel, elle domine la foule prosternée ; une nouvelle dévotion s'est fondée, et celle-là n'aura pas de dissident ; la sainte statue est parée comme une Madone, et jamais la ferveur catholique n'a couvert de plus d'ornements une image sacrée.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
A Paris, ce 5 mars 1775.Votre affaire, mon cher enfant, sera arrangée demain. M. de Saint-Amand me l'a assuré ; il vous instruira des détails dans la réponse qu'il compte vous faire.Il est toujours dans les meilleures dispositions pour vous, mon cher ami. Vos moeurs, votre caractère et votre conduite les lui ont inspirées. C'est à vous à les justifier, les augmenter et les consolider actuellement par votre travail.Je n'ai, mon cher fils, que deux conseils que je me permets et que vous me permettrez aussi de vous donner.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
OUVRAGE COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE FRANÇAISEGaspard Deguerry naquit à Lyon en 1797. Son père, Thomas Deguerry, marchand de bois de construction, mourut en 1800. Sa mère, Anne Desflèches, restée veuve à vingt-cinq ans, était douée de tous les avantages de l'esprit et de la beauté ; elle refusa les partis qui s'offraient à elle, pour se consacrer tout entière à l'éducation de ses trois fils. A l'âge de huit ans, Gaspard Deguerry entra dans la maîtrise de Saint-Pierre, sa paroisse natale.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
4 SEPTEMBRE 1870« Citoyens, comprenez-nous : ce gouvernement n'est qu'un pouvoir de passage et de transition. Il n'a qu'un objet : défendre la nation contre l'envahissement de l'étranger. Après quoi, il disparaîtra, nous en prenons l'engagement solennel. »PROCLAMATION DE LA RÉPUBLIQUEFrançais !Le peuple a devancé la Chambre, qui hésitait. Pour sauver la patrie en danger, il a demandé la République.Il a mis ses représentants non au pouvoir, mais au péril.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
HENRI DE LA TOUR D'AUVERGNE, vicomte de Turenne, et depuis duc de Bouillon, naquit au château de Joze en Auvergne, le 28 septembre 1555. Sa famille descendoit des anciens ducs d'Aquitaine. Il étoit fils de François, troisième du nom, vicomte de Turenne, et d'Éléonore, fille aînée du connétable Anne de Montmorency. Sa mère mourut en 1556, et son père fut tué l'année suivante à la déroute de Saint-Quentin. Il se trouva donc orphelin à l'âge de deux ans, et, pour surcroît de malheur, son grand-père, le connétable de Montmorency, avoit été fait prisonnier à la même affaire où le vicomte François avoit été tué.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
La bourgeoisie donnant au Roi pour la première fois une maîtresse déclarée. - Intérieur de la Reine Marie Leczinska. - Mademoiselle Poisson. - Son éducation de virtuose. - Ses talents et ses grâces. - Son mariage avec M. Lenormant d'Étiolés. - La bonne aventure de madame Lebon. - Rencontres de madame d'Étioles avec le Roi dans la forêt de Sénart. - Le bal masqué de l'Hôtel de Ville en février 1745. - L'évêque de Mirepoix menaçant de faire chasser Binet.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Théodore Agrippa d'Aubigné, fils de Jean d'Aubigné, seigneur de Brie en Saintonge, et de damoiselle Catherine de Lestant nasquit en l'hostel Saint-Maury, près de Pons, l'an 1551, le 8e de febvrier. Sa mère morte en accouchant, et avec telle extrémité, que les médecins proposèrent le chois de mort ou pour la mère ou pour l'enfant ; il fut nommé Agrippa, comme oegre partus, et puis nourry en enfance hors de la maison du père, parce que Anne de Limur, sa belle-mère, portoit impatiemment et la despence et la trop exquise nourriture qu'on y employoit.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Le jeudi 20 décembre 1848, l'Assemblée constituante, entourée en ce moment-là d'un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d'un rapport du représentant Waldeck Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l'élection à la présidence de la République, rapport où l'on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée : « C'est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la Constitution pour la rendre sainte et inviolable ; » au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l'Assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit :« Au nom du peuple français,Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d'éligibilité prescrites par l'art.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Dès l'époque la plus reculée, l'histoire sépare le monde en deux parties : En Orient, la femme est esclave, abrutie ; un simple instrument de sensualisme.En Occident, la femme est fière, indépendante ; elle tient haut et ferme le drapeau de sa puissance et de sa dignité.La Grèce appartenait à l'Orient par son origine ; mais comme elle était sur les limites de l'Occident, elle servait de transition aux deux hémisphères ; la femme commença d'y comprendre la liberté et d'en poser les principes.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Qui que tu sois, lecteur (et tu me pardonneras si je te calomnie), je suppose que tu n'es ni meilleur ni pire que moi. Je ne connais ni ton âge, ni ta fortune, ni le rang que tu occupes dans ce mondé ; mais je suis à peu près sûr que tu as l'amour du bien et quelque penchant au mal ; beaucoup d'idées justes et passablement de préjugés ; une forte dose de bienveillance au fond du coeur et un petit levain de haine et de colère. Tu as un peu travaillé, un peu lutté, un peu souffert, et connu cependant les heures délicieuses où l'on s'écrie que la vie est bonne.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Plan général de la politique de Henri IV. - Les affaires religieuses au dedans du royaume. - Importance que Henri IV attache à son titre de fils aîné de l'Église. - Il se substitue aux ligueurs dans la défense de l'Église ; mais c'est par la tolérance qu'il veut la servir. - Aux protestants, il accorde le libre exercice de leur culte, mais il retire à la Réforme son caractère politique. - La tolérance également méconnue des ligueurs et des protestants.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
On a long-temps discuté sur l'origine de la ville de Cambrai. Nous ne rapporterons pas ici toutes les suppositions plus ou moins spécieuses qui ont été faites à ce sujet. Nous nous bornerons à constater qu'après avoir beaucoup parlé, beaucoup écrit, les savants n'y ont pas vu plus clair ; et qu'en définitive, nul n'a su déchirer le voile épais qui couvre ses premiers temps.Nous n'en savons donc pas, aujourd'hui, plus que n'en savait le bon Balderic.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
O muse ! muse d'Homère et de Tyrtée, muse d'Armstrong et de Chassepot, ne me feras-tu point le plaisir de quitter un instant tes rouges nuées ?... Je veux chanter celui de qui l'on peut voir la botte empreinte encore sur le bandeau des rois (vieux style), lui, tu sais bien, lui, le grand homme qui... Eh bien non ! point de sottises. Muse, laisse-nous ! Retourne à tes jeux innocents, mitrailleuse ! et que la froide, la calme, la définitive et sans remise, l'inexorable raison soit avec nous !Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Je ne compte pas écrire mes mémoires personnels. Dieu m'en garde ! Ils seraient trop insignifiants. J'ai toutefois regretté souvent, voyant comme tout s'efface et s'oublie, de n'avoir pas mis par écrit, sur le vif, le récit de quelques-uns des événements auxquels j'ai directement assisté. Parfois aussi je me suis dit que j'aurais bien fait de réunir mes souvenirs sur les relations intimes qu'il m'a été donné d'entretenir avec des personnes qui ont joué un rôle considérable dans les affaires de mon temps.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Il était de mode, dans les derniers temps du Directoire, de porter des tabatières et des bijoux sur lesquels étaient représentés une lancette, une laitue et un rat, ce que l'on traduisait par ces mots : « L'an sept les tuera. »Cette prédiction, où le mépris des hommes au pouvoir revêt la forme d'une plaisanterie familière, devait s'accomplir seulement en l'an VIII, le 18 brumaire (9 novembre 1799).Le gouvernement qui s'était établi après le 9 thermidor était moins menacé par la force de ses adversaires que par sa propre faiblesse.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.