"Herman Melville aurait aujourd'hui deux cents ans. Il a survécu et continuera de vivre, mais quelle histoire, que de risques encourus ! On pense parfois que l'on peut dessiner une ligne de vie, en suivre la courbe. En fait, on doit y revenir sans cesse, par de multiples touches, sous des angles variés, des "éclairages". Même sentiment pour ce qui concerne l'avenir de Melville, l'à-venir de son oeuvre. Dès avant le décès d'Herman (en 1891), il était oublié, sorti de la scène littéraire. On en reparlera dans cent ans."
Claude Minière.
Refaire le monde, le refonder sur de meilleures bases, dans et par la langue, c'est ce que Claude Minière se propose de réaliser dans ce recueil. Pour donner plus de vigueur et de portée à ses textes, il remet en pratique l'éclatement du poème inauguré par Mallarmé, sans se priver pour autant de la présence de rimes ou d'assonances. L'écologie et le sort de notre espèce, mais aussi la politique, l'économie, le temps et la mémoire, voilà quelques-uns des thèmes principaux de ce bel ensemble poétique. Mais une ironie amère ou laconique l'emporte ici toujours sur le lyrisme imprécatoire d'un Chénier ou d'un Hugo. Car le poète aujourd'hui ne tombe plus des nues comme l'orage : il descend modestement l'escalier de cette HLM qu'est l'univers humain.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Sur une ligne générale, strong line, voici que les figures s'emportent. Dans le feu de l'action et leurs trébuchements de chansons courantes. À un point de non-retour et de retour, de fuite et de saisissement... Figures égarées et conduites en coup de vents contraires, en coups de fraîcheur brusque, en un moment de difficulté somme toute passagère. Vertu de la poésie, le scandale n'est-il pas, au fond, cette course arrêtée et qui reprend, rompue aux soulèvements, suspendue dans ses enjambements, ses variations ? On reprend la pose, la scène s'arrange.