Ils habitent le même immeuble, se connaissent depuis qu'ils ont huit ans. Mais depuis la rentrée, elle éprouve pour lui un sentiment nouveau, bizarre. Et soudain, elle a l'impression que lui aussi ne la regarde pas pareil. Les sensations, les gestes, le monde a changé entre eux. Même la parole cherche les mots comme dans une autre langue. Elle ne se reconnaît plus, ne le reconnaît plus. Est-ce qu'elle se fait des idées ? Pour se libérer de son angoisse, elle décide de lui écrire. Brouillons de lettre qui finissent à la poubelle, sms effacés nourrissent la frustration d'une jeune fille qui voudrait dire une chose si simple : je t'aime, mais n'y arrive jamais. Lui parler, est-ce le risque de le perdre pour toujours ?
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Tessa porte des joggings homme oversize, alors que sa mère voudrait faire d'elle une poupée lisse, délicate et gracieuse. Une tenue commode pour se cacher et sortir de « la zone du sexe, de la drague et de tout le bordel qui va avec. » Rejetant l'écrasant bagage qu'impose le fait de naître fille, l'adolescente envoie valser avec franc-parler et humour le diktat des apparences et de la séduction. Elle veut vivre sa féminité comme elle l'entend. Sa sexualité aussi, qui effraye tant sa mère. Et puis un jour, un secret de famille explose, un terrible trauma, qui amène Tessa à reconsidérer sa relation complexe avec sa mère. De quoi la jeune fille est-elle l'héritière ?
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Il y a les mots qui blessent, ceux que l'on n'ose prononcer ou que l'on n'aurait pas dû dire. Et puis il y a les mots qui libèrent. C'est de toutes ces paroles-là qu'il est question dans Doux mots dits. Au travers d'un recueil de poèmes qu'elle a elle-même illustré, l'artiste Clou nous invite à voyager dans son adolescence entre violences familiales et découvertes sensuelles. En trame de fond, le quotidien parisien, et comme lueur, la musique qui rend tout plus beau.
Extrait :
LE MANTEAU
Hier, j'ai refusé
Le manteau
Que ma mère a choisi
Qu'elle a acheté, au mépris
De mes goûts
De mes envies
Elle ne m'a même pas consultée
Elle l'a déposé
Sur mon armoire
Comme une grenade dégoupillée
« Clou ! T'exagères »
Elle a soufflé
« Il est rembourré ! »
Il est affreux
Il fait mémé
De loin, avec,
J'ai l'air d'une patate tassée
J'ai seize ans
Je me déteste
Mon corps est comme indépendant
Il vit sa vie
Change tout le temps
S'agrandit
S'enlaidit
De boutons blancs
Si désormais
Sur ce corps-là
Je porte ce manteau, je vais devenir
La risée du lycée
Je sais
Ça fait enfant gâtée
Mais
À seize ans
Ça se fait
De demander avant d'acheter
Maman a dit,
Un peu vexée :
« Je me le ferai rembourser »
Et puis ce matin,
Le froid est arrivé
À la place du manteau
J'ai enfilé
Un sweat gris
Sans forme
Sur une polaire de fortune
J'ai préféré avoir un peu froid
Que de porter
Ce manteau-là
« Tout ça c'est du cinéma »
A dit papa
Non j'ai seize ans
Voilà pourquoi
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Celle qui parle se souvient de ses années de lycée et d'une certaine Suzy, une fille paumée à qui on avait fait croire qu'un garçon de la classe était amoureux d'elle. De défis idiots en mensonges, le canular avait dégénéré jusqu'au drame. Un secret se révèle dans une confession forte et troublante.
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