Alma vit seule. Elle se débrouille malgré sa mémoire vacillante et son grand âge. Les jours s’écoulent, identiques et lents. Jusqu’à ce qu’une amitié inattendue avec un petit garçon et son chien donne un nouveau souffle à son existence.
Des images lui reviennent : une soirée dansante avec son mari, l’accident qui rendit ce dernier irascible, le mauvais tour qu’elle lui joua au point de le faire sortir de ses gonds. Leur ultime, terrible, altercation.
Avec une subtilité rare, Ane Riel raconte la revanche d’une femme écrasée sa vie entière par celui qu'elle ne cessa pourtant jamais d'aimer. Dans ce roman profondément touchant, humain et émaillé d’humour noir, elle allie merveilleusement l’ombre à la lumière.
Traduit du danois par Terje Sinding
« Poétique, dérangeant, parfaitement mené et drôle. »Bogrummet
« Un roman qui diffuse des ondes joyeuses. On vibre, dans un registre profond et existentiel. » Politiken
Ane Riel est née au Danemark en 1971. Après des études d’histoire de l’art, elle entame une carrière d’auteure pour la jeunesse. En 2013, elle remporte le prix du meilleur premier thriller au Danemark. Elle atteint deux ans plus tard la reconnaissance internationale avec Résine, son premier livre publié en France, lauréat de nombreux prix dans les pays scandinaves, traduit dans une vingtaine de langues et adapté au cinéma.
30 prêts - 2190 jours
Ane Riel nous livre un récit entre démence et poésie. Alma vit seule. Depuis combien de temps? Elle ne saurait le dire, pas plus que son âge ou le prénom de sa fille, mais l’ombre de son mari la suit partout. Sa mémoire lui joue des tours, ses souvenirs sont confus; elle se débrouille du mieux qu’elle peut avec les maux de la vieillesse, physique et mentale. Chaque jour, elle remonte la «Dame», l’antique horloge du salon: elle sait que, le soir où elle n’accomplira pas ce rituel, toutes les deux pourront s’arrêter. Lorsqu’elle aperçoit par la fenêtre un petit garçon promenant son chien, elle retrouve cependant le sourire et l’envie de compagnie. Elle comprend aussi que, pour avoir l’esprit serein et tranquille, elle doit régler une affaire en suspens. Il faudra bien qu’elle aille vérifier une fois dans le cabanon du jardin, pour savoir... De la tendresse, du désespoir, tout est là pour nous emmener sur le chemin de la rédemption.
Florence Barcellona, Libraire, Payot-Nyon
Il y a 230 ans, le 13 juillet 1793, Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, 24 ans, assassinait l'ami du peuple Jean-Paul Marat. Quatre jours plus tard, elle était guillotinée.
Figure aujourd'hui figée des manuels scolaires, « ange de l'assassinat » pour Lamartine, qui était vraiment Charlotte Corday ? Jeune femme fragile instrumentalisée par les forces de la réaction ou héroïne en quête de liberté ? Criminelle aveugle ou redresseuse des torts de la Révolution ? Martyre, bourreau, féministe avant la lettre ?
Lointaine cousine fascinée par cette parente, Astrid de Laage s'est plongée dans l'histoire. Elle interroge son propre rapport à la noblesse, au lignage, aux contraintes sociales si oppressantes pour une jeune femme du XVIIIe siècle. Et elle retrace le chemin qui aura mené Charlotte de Caen jusqu'à Paris, ce fatal soir de juillet. Imprégnée de littérature antique et d'idéal romantique, républicaine proche des Girondins, révulsée par la tyrannie sanguinaire qu'illustre Marat, Charlotte passe à l'action. Elle assumera totalement son geste, affrontera sur l'échafaud la haine populaire, persuadée de sauver son pays.
Astrid de Laage donne une présence sensible à Charlotte mais aussi à Marat et aux femmes qui l'entourent. Elle raconte une journée comme les autres du Paris révolutionnaire, la frénésie urbaine, la tension brûlante qui anime Charlotte au fil de son périple, les souffrances d'un Marat éreinté par la maladie, les craintes de ses proches, les violentes critiques dont il est l'objet. Elle rend aussi à la jeune femme le mystère qui est le sien. Car de ce choix ultime, suicide pour la cause, volonté sans faille, nul ne peut mesurer la profondeur et l'enjeu personnel. Pour sa cousine contemporaine, mesurant les forteresses qui enfermaient les femmes de l'époque, Charlotte n'a pas le choix. Seule possibilité pour sortir de sa condition : la violence. Se perdre pour exister. Ou faute de ne pouvoir exister autrement.
30 prêts - 60 mois
De la main d’une femme, titre peu évocateur? Et pourtant: il y a 230 ans, le 13 juillet 1793, la jeune Charlotte Corday quitte Caen pour s’en aller à Paris assassiner Jean-Paul Marat, l’Ami du peuple franco-genevois né à Boudry. Plus de deux siècles plus tard, une lointaine cousine, Astrid de Laage, décide d’en savoir plus sur cette mystérieuse parente, qui forme, pour le peu de temps qu’elle a passé avec l’une des plus fortes personnalités de la Terreur, un couple désormais légendaire: lui, 50 ans, malade, dans son bain, elle, 24 ans, plongeant un couteau dans le cœur de celui qu’elle considère comme un tyran – alors même qu’elle déteste la violence. Sacré paradoxe… L’auteure suggère des explications à ce geste. Elle explore l’Histoire, les vies de Charlotte et de Jean-Paul avec beaucoup d’empathie, brossant le décor de l’époque d’une plume vivante, et créant un vrai polar historique dans lequel l’assassin finit, comme l’on sait, sur l’échafaud.
Vincent Bélet, Libraire, Payot-La Chaux-de-Fonds
Et si vous pouviez entrer dans une histoire ? Aux côtés de Myriam, voyagez à travers des contes fantastiques pleins d'émotions
Après avoir longuement voyagé, Myriam, 14 ans, et sa mère passionnée de livres comme elle, s'installent au-dessus de la librairie-café " thé ou ca-fée " qu'elles tiennent dans un village isolé. À partir de là, finis les cours à domicile ! Pour la première fois, et contre sa volonté, la jeune fille se retrouve au collège pour se sociabiliser. Mais Myriam a beaucoup de mal à s'intégrer et à s'adapter à ce nouveau quotidien.
Un jour, Adiba, une poétesse et conteuse, entre dans la librairie et demande à boire un thé libanais : le thé du juste moment. Très vite, l'adolescente se lie d'amitié avec cette femme qu'elle trouve fascinante, mais très mystérieuse : que cache-t-elle ?
Cette poétesse est en réalité une fée-conteuse, comme dans le conte préféré de Myriam, elle voyage toujours avec un mystérieux faucon pèlerin et cherche à sauver une jeune fille de la mélancolie. À travers différents contes sur les émotions (la colère, le dégoût, la tristesse, la peur et la joie), Adiba va initier Myriam, qui veut fuir la réalité qui l'étouffe, à la poésie et aux contes. Quels changements naîtront de ces voyages ? Et surtout, arriveront-elles à sauver cette jeune fille ?
30 prêts - 2190 jours
Myriam et sa maman se sont installées dans un petit village où elles ont ouvert un café-librairie, le «Thé ou Ca-fée». Un jour y arrive Abida, une mystérieuse femme qui va bouleverser la vie de Myriam en lui proposant de l’accompagner chez une jeune fille, Cyrine, pour lui lire des contes. Or, lorsque Abida raconte ses histoires, quelque chose se produit chez les adolescentes: elles sont transportées dans l’intrigue et en deviennent les personnages! Beaucoup de sentiments, d’émotions les submergent alors… Grâce aux fables enchantées, Myriam va apprendre à trouver de l’assurance, à faire confiance aux autres aussi. La plume de l’auteure nous entraîne dans ces contes magiques avec beaucoup de poésie et de tendresse! (Dès 12 ans)
Amaelle Hugon, Libraire, Payot-Sion
« Je suis née en 1977 dans une centrale nucléaire, au sud de la Corée du Sud » : Rinny Gremaud n'aurait sans doute pas eu l'idée de ce livre si le président de son pays d'origine n'avait pas annoncé, quarante ans plus tard, la fermeture de Kori 1, « sa » centrale.
Installée en Suisse depuis son plus jeune âge, elle ne s'était jamais préoccupée de son père biologique, un ingénieur britannique avec qui sa mère avait eu une liaison alors qu'elle-même travaillait sur le chantier du réacteur.
Mais la dépêche marquant la fin d'un cycle, celui de l'utopie nucléaire, ébranle la narratrice au point qu'elle décide d'en savoir plus sur son géniteur. La voici à Holyhead, au pays de Galles, où il a vu le jour. La chance lui fait obtenir une adresse dans le Michigan. La lettre qu'elle écrit restant sans réponse, elle s'autorise à inventer une vie à cet homme qu'elle ne connaît pas et qui ne l'a jamais reconnue.
Les quelques jalons dont elle dispose déterminent les étapes de sa recherche : elle se retrouve à visiter les centrales où a travaillé l'ingénieur mécanicien reconverti dans le nucléaire, sur l'île d'Anglesey d'abord, puis à Taïwan et enfin, après la parenthèse coréenne, à Monroe, au bord du lac Érié.
Partie sur les traces d'un père, Rinny Gremaud va trouver des centrales atomiques.
Sans se départir de la distance et de l'ironie qui font le sel de ce livre, mais aussi sa grande pudeur, elle va magnifiquement entrelacer enquête journalistique et quête intime, faisant de ce generator un personnage de papier qui s'enrichit du silence de son modèle.
40 prêts - 3650 jours
On peut imaginer la tristesse ressentie lorsque disparaît la maison d’une enfance. Celle de Rinny Gremaud n’est cependant pas banale: c’est une centrale nucléaire sud-coréenne! Ces murs austères tenaient lieu de point de repère familial: abattus, ils rendent impossible à nier l’absence qu’ils masquaient, cette figure paternelle inconnue… Elle entreprend donc un retour aux sources, peu aidée par de rares détails, dont elle tirera pourtant profit. Dont celui de dessiner en creux son autoportrait, sans apitoiement ni fausse bravoure, avec un vrai talent de romancière.
Joëlle Brack, Libraire, payot.ch
« Cette maison allait changer leur fortune. Ils le sentaient. »
Cole, Bart et Teddy sont associés d'une petite entreprise de construction à Jackson, dans le Wyoming. Lorsque Gretchen Connors, une richissime avocate californienne, leur propose de terminer de bâtir une sublime maison au coeur des montagnes voisines, le trio aperçoit une porte de sortie, loin de leur quotidien banal. Cette maison serait un bijou architectural, la plus belle de toute la région, leur chef-d'oeuvre.
Un seul problème : ils doivent terminer le chantier en quatre mois, ce qui signifie travailler jour et nuit. Et pourquoi le précédent entrepreneur a-t-il jeté l'éponge ?Mais l'appât du gain est trop fort. Ils acceptent.Alors qu'un hiver glacial s'installe, que le chantier se met en difficilement en branle, Cole doit aussi gérer son divorce malheureux, Teddy ses quatre filles et Bart son addiction à la méthadone. Cette maison qui semblait être un petit coin de paradis, ne deviendrait-elle pas leur pire cauchemar ?
Portrait d'une Amérique orpheline de ses rêves, coincée entre le mirage du bien-être et un capitalisme implacable, La Maison dans les nuages est un roman noir à couper le souffle. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Mireille Vignol
30 prêts - 60 mois
Ce roman captivant, inspiré de faits réels, nous parle de ce moment où tout bascule, où se manifeste la promesse tout à coup palpable d’un vrai changement de vie. Bart, Cole et Teddy sont amis et associés dans leur petite entreprise de construction au fin fond du Wyoming. Chacun d’entre eux se débat avec ses propres soucis, familiaux, financiers et d’addictions diverses. Lorsque Gretchen Connors, richissime avocate new-yorkaise, leur propose le titanesque chantier de son luxueux chalet dans les montagnes, ils y voient la providentielle réponse à leurs ennuis. La puissante cliente leur promet un chèque à six chiffres plus une récompense individuelle – mais il y a un hic (évidemment): le chantier doit être terminé dans les quatre mois. Cet ultimatum, qui cache un dessein plus pervers qu’il y paraît, va faire exploser la vie de ces trois hommes. Plus la maison grandit et resplendit, plus leurs âmes se fissurent… Implacable et envoûtant.
Marie-Paule Eichenberger, Libraire, Payot-Sion
Meilleur suspense de l'année 2022 pour le New York Times.
Ansel Packer attend la mort, après avoir lui-même tué. Dans douze heures, il sera exécuté dans une prison américaine. Ansel ne veut pas mourir. Il veut être écouté, admiré, compris. A son monologue obsessionnel depuis sa cellule se superposent les récits de trois femmes : Lavender, sa mère, Hazel, la soeur jumelle de son épouse, et Saffy, l'enquêtrice, qu'il avait croisée plus jeune en foyer d'accueil. Alors que l'heure de l'exécution se rapproche, les destins des trois femmes se nouent à la manière d'une tragédie, laissant place à des questions d'une cruelle actualité. Qu'est-ce que cette fascination du tueur en série dit d'une société qui oublie ses victimes ?
Mélange étonnant de suspense et d'enquête socio-psychologique, Une exécution accomplit la prouesse de maintenir une tension constante alors que le coupable est désigné dès l'ouverture. Danya Kukafka excelle aussi bien dans la construction d'une intrigue impitoyable que dans le portrait de ses personnages. Chacun à leur manière, ils percent la page, nous étreignent et nous interrogent, nous émeuvent et nous dérangent tout à la fois.
25 prêts - 3650 jours
Ansel Packer est en prison. Dans douze heures, il sera exécuté pour de multiples meurtres de jeunes femmes: tandis qu’il met en ordre ses affaires, il lui plaît de se raconter une dernière fois. À ce monologue font contrepoint les récits de sa mère, Lavender, qui apporte un éclairage dramatique sur l’enfance de son fils, ceux aussi de la jumelle de son épouse, ou encore de l’inspectrice en charge de l’enquête qui a causé la perte d’Ansel. Le coupable étant connu dès la première page, il n’y aurait a priori aucun suspense et pourtant, la tension est constante! C’est avec le cœur serré et le souffle coupé que l’on entendra la voix de chacun des protagonistes, alors que le temps tourne inexorablement…
Patricia Weber, Libraire, Payot-Vevey
« Chante, Pallas, comment Zeus t'arracha aux bras de ta soeur pour te jeter sur la terre inféconde. Comment il éleva de hautes murailles pour te séparer d'Athéna, et la colère qui saisit la déesse.
Chante, Pallas, les noms des mortelles et des immortelles qui furent sacrifiées pour te libérer du ventre de Troie.
Chante, fille de Triton, la vengeance d'Athéna. »
Marine Carteron, autrice des Autodafeurs, Génération K et Dix, revisite la mythologie grecque au travers du regard des déesses et des mortelles. Une trilogie qui lève le voile sur ce qu'Homère nous a caché : les véritables causes des guerres de Troie.
30 prêts - 2555 jours
Quelle magnifique découverte que cette revisite de la mythologie grecque et des véritables causes de la guerre de Troie! Dans ce premier tome de la trilogie, l’auteure revient sur les origines des guerres de Troie (épisodes sur lesquels Homère ne s'est pas attardé): une lutte entre Immortels, et une autre sur Terre, du fait d'un roi fourbe et sans parole. Au milieu de tout cela, on trouve Hésione, dont on va suivre le parcours, celui d'une femme dans la Grèce antique, une femme qui a des envies, des rêves de liberté. Mais qui a un rang à tenir, surtout quand on est la fille de la grande prêtresse d'Athéna... Marine Carteron propose un roman fascinant, poétique et très documenté. Mais il s’agit avant tout, et principalement, d’une histoire de femmes – les oubliées, celles qui ne font pas partie des chants des aèdes, celles agissant dans l'ombre. Trophées, ventres, récompenses ou enjeux d’alliances stratégiques: elles ne sont rien de plus aux yeux des grands Héros et des dieux grecs. Et pourtant elles sont là, à construire l'Histoire, à tirer sur les fils emmêlés des destins, des guerres, des chutes. Désir, liberté, vengeance, pouvoirs... un tourbillon incessant, dont elles tissent le chant. (Dès 14 ans)
Émilie Ladner, Libraire, Payot-Morges
À Neuchâtel, le jeune Alexandre- Joseph mène une vie dissolue jusqu'au jour où un meurtre accidentel le force à l'exil. Arrivé à Paris sous une fausse identité, il est contraint d'infiltrer, pour le compte du lieutenant général de police, le cabinet de Mesmer, médecin viennois à la mode, et les salons de madame de Vaupertuis. C'est alors qu'un vieux marquis passionné d'optique s'amourache de lui et l'anoblit. Le désormais chevalier Vesperelli s'apprête à lancer une affaire prometteuse, mais la prise de la Bastille vient bouleverser ses rêves de fortune.
Avec une énergie irrévérencieuse,
Le Chevalier fracassé nous embarque dans une folle équipée à travers la fin du xviiie siècle. Peuplé d'agents doubles, d'excentriques et de contrebandiers, ce roman tricote
habilement la grande histoire et les tribulations d'un séduisant
aventurier.
30 prêts - 2190 jours
La chance, on le sait, est parfois question de timing, et un bon citoyen neuchâtelois devrait le savoir mieux que personne. Mais frivole, amoral et égocentrique, Alexandre-Joseph ne s’embarrasse pas de ces considérations pour mener la joyeuse vie. Un fâcheux incident – déjà une affaire de synchronisation mal gérée – le jette sur les routes de France, où sa charmante figure et ses jolies manières ont tôt fait de lui attirer bonnes fortunes et ennuis en égale proportion. Mais l’heure tourne et, à peine est-il installé dans les milieux snobs et frelatés de la capitale que tombe la Bastille, et se profile la guillotine… La roue tourne, et ce n’est pas qu’une image: rebaptisé chevalier Vesperelli (mais la chevalerie est-elle un bon choix en ces temps troublés?), le galant Helvète et son aristocratique protecteur sont en effet impliqué jusqu’au cou dans l’élaboration pittoresquement désorganisée d’une invention appelée à faire florès, le panorama, ancêtre du 7e art. Et le fracassement, dans tout cela? Justement, il arrive, mené à bride abattue par la plume spirituelle, piquante mais tout de même complice de l’écrivain, lui aussi d’origine neuchâteloise!
Joëlle Brack, Libraire, payot.ch
Amanda et Clay, des Blancs newyorkais, partent en vacances avec leurs deux enfants à Long Island. Amanda a loué une jolie villa récemment rénovée. Le temps est superbe, la piscine immense, la nature accueillante. Mais lors de la deuxième nuit, un bruit sourd résonne dans le lointain et peu de temps après, on frappe à la porte. Les propriétaires, un couple d’Afro-Américains plus âgés, surpris sur la route par une soudaine panne d’électricité et de réseau demandent l’hospitalité. Inquiets et agacés par cette intrusion, Amanda et Clay n’ont d’autre choix que d’accepter. Leur séjour de rêve prend fin brutalement.
Désormais sans lien avec le monde extérieur, loin de la ville, sont-ils en sécurité ? Peuvent-ils se fier les uns aux autres ? Hypocrisie, peur de l’autre, panique, chacun affronte l’inconcevable à sa façon dans ce huis clos oppressant et sans concession.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
30 prêts - 2190 jours
Un sentiment d’étrangeté, un malaise s’emparent bientôt du lecteur qui ne peut pourtant se détacher de ce huis clos oppressant, variation sur le thème de la peur: celle des certitudes qui s’envolent, celle qui vous saisit à la naissance de vos enfants, celle qui vous oblige à vous voir tel que vous êtes vraiment... Un roman post-apocalyptique sans l’être – savourez la fin du monde à Long Island!
Delphine Le Delliou, libraire, Payot-Lausanne
Fin des années 2000, une jeune Vietnamienne rentre à Saïgon après avoir passé dix ans à Paris. En arrivant les souvenirs de son vécu dans la capitale française se conjuguent à la redécouverte de son peuple et des siens. La jeune narratrice, libre, lucide et critique à la fois, porte ainsi sur son époque, sur la condition féminine comme sur son avenir amoureux et professionnel un regard d'une singulière richesse. Plume acide et loin des clichés, touche d'absurde et esthétique de l'ironie, autant d'éléments qui caractérisent ce roman tout en humour pour finalement mettre en lumière les liens anciens, souvent caustiques, toujours ambigus entre les Français et les Vietnamiens d'aujourd'hui.
30 prêts - 2555 jours
Alors que sa vie, tout comme celle de sa sœur, a toujours été régie par leur père, qui ambitionnait grandes études et riches mariages sans prendre en compte leur tempérament, l’héroïne de ce roman décide d’exprimer son désir d’émancipation. Plusieurs années à Paris ont fait d’elle une jeune femme libre et éclairée: de retour à Saigon, elle pose désormais sur son environnement un regard neuf, délicieusement sarcastique – et, néanmoins, toujours tendre.
Océane Bouchaut, Libraire, Payot-Genève
À l'aube des années 1960, la jeune Sylvia fait déjà parler d'elle?: poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted le couple d'écrivains en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle?: c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu?: accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Et à mesure que la vie de Ted, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses, prend un nouvel essor, celle de Sylvia se délite irrémédiablement... Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et épouse son style foudroyant, la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la «?folie?» de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions?? Traduit du suédois par Anna Gibson.
25 prêts - 3650 jours
Euphorie est le premier roman, magistral, d’une auteure suédoise qui choisit de nous livrer une biographie romancée de la grande poétesse américaine Sylvia Plath (1932-1963). Nous voici donc dans la dernière année de sa vie. Le lecteur, dès le début, ressent une grande fragilité chez Plath. Elle qui ne trouve sa place nulle part, elle espère la trouver dans la campagne anglaise, éloignée de tout; malheureusement elle déchantera rapidement. Ce portrait est saisissant, car Elin Cullhed fait preuve d’une véritable capacité de projection dans la vie de Sylvia Plath. Le lecteur est ainsi plongé dans ses pensées, où se côtoient la vulnérabilité, l’obsession du contrôle et une sensibilité exacerbée. C’est tragique mais beau, l’héroïne nous habite, on ressent l’envie que l’histoire se finisse bien pour elle — mais on assiste plutôt, de manière impuissante, au délitement de sa vie de poétesse et de femme…
Émilie Ladner, Libraire, Payot-Morges
« Conserve cette colère. Les mères révoltées élèvent des filles assez féroces pour combattre des loups. »
Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s'exiler au Sud, dans l'empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre reclus derrière leurs frontières. Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection.
Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents, se prend d'amitié pour la nouvelle épouse de l'empereur.
L'adelphe Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire apocryphe jusqu'alors ignorée.
« Un récit glorieux, magnifiquement écrit, à la fois tragique et triomphant, qui dévoile une histoire secrète à travers des objets ordinaires de la vie quotidienne. » - Kate Eliott
PRIX HUGO 2021
20 prêts - durée illimitée
Chih est un adelphe de l’abbaye des Collines-Chantantes; accompagné de sa Huppe magique, il a comme mission de cataloguer et de mémoriser le passé tel qu’on le lui présente. L’impératrice In-yo vient de décéder et sa fille est sur le point d’être couronnée: Chih se rend à la capitale pour assister et témoigner de cet événement, et décide de faire un détour par le Palais du Lac Écarlate, lieu du bannissement de la défunte souveraine, dont les sorciers viennent de débloquer l’accès. Il va y rencontrer Lapin, servante et amie dévouée d’In-yo. Celle-ci va lui dévoiler leur passé commun – et, à l’aide d’objets qu’il découvre, comment et avec qui In-yo avait conspiré pour reprendre la main... Ce livre nous interroge brillamment sur le pouvoir, la mémoire et la manière dont nous percevons l’histoire. En effet Lapin, qui raconte la destinée de l’impératrice à Chih au travers du prisme de sa vie, n’est pas vraiment une narratrice fiable pour répondre à la question qui hante le roman: quelle postérité laisserons-nous?
Silvana Cotelli Boillat, Libraire, Payot-Neuchâtel
À travers une relation père-fils conflictuelle, une réflexion très actuelle sur le défi de la transition écologique, les limites de la société consumériste, le besoin de se recentrer sur l'essentiel...
Niels, 25 ans, habite depuis des années dans une cabane sans eau ni électricité sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il vit de dons et des produits de son potager. Un été, il débarque à l'improviste dans la maison de vacances familiale, accompagné de sa copine et de son chien. Il y a là son père, Éric, sa belle-mère, leur fils, et la grand-mère complice.
La cohabitation devient vite explosive. Niels fume pétard sur pétard, dort le jour, boit de la bière... Excédé, son père finit par le chasser de la villa à grands coups de « dégage ! ».
Mais la roue tourne. Deux ans plus tard, Éric se retrouve sans emploi. À bout de forces et endetté jusqu'au cou, il décide de rejoindre le seul être qui ne le jugera pas : son fils, Niels.
Père et fils vont peu à peu se réapprivoiser, travailler ensemble sur la ZAD, Niels mettant son père à l'épreuve et Éric découvrant la « vraie vie » de son fils, les raisons de ses choix, son bonheur simple de Robinson en communion avec la nature.
Chaque jour qui passe convainc Éric que là se trouve sa nouvelle vie. Jusqu'au moment où...
Né en 1963, François d'Epenoux a publié 12 ouvrages, tous parus aux éditions Anne Carrière. Deux de ses romans ont été adaptés au cinéma : Deux jours à tuer (Jean Becker, 2008) et Les Papas du dimanche (Louis Becker, 2012). Son livre Le Réveil du coeur a obtenu le Prix Maison de la Presse en 2014.
20 prêts - durée illimitée
Après quelques mois d’absence et de silence, Niels vient passer l’été chez ses parents avec son amie et son chien. Personnage hors norme vivant en autarcie dans une ZAD (zone d’aménagement différé), il se bat contre la société de consommation, et participe vigoureusement à diverses manifestations. Son retour au bercail ne va pas se faire sans mal, notamment avec son père, qui ne comprend pas cette façon de vivre. Leur relation va virer au pugilat et Niels est mis dehors par son paternel. Mais les coups durs de la vie vont remettre en question leurs positions… Vont-ils pouvoir se retrouver – et de quelle façon? François d’Épenoux nous avait déjà régalés avec Les Désossés ou Deux jours à tuer. Il nous propose ici un roman d’une grande sensibilité, qui pose les bonnes questions sur notre façon de vivre et le respect de l’autre. Couronné de quelques pointes d’humour, ce roi-nu-pieds est un vrai délice de lecture!
Rachel Gaume, Libraire, Payot-La Chaux-de-Fonds
Chassée de la demeure familiale, Nadine erre, incapable de trouver sa place. Jusqu'au jour où elle découvre Les Vignes. Une ancienne bâtisse à flanc de colline, défendue par une armée de chèvres et de merisiers. Un squat aux allures de paradis, le repaire de deux ours, Louis et Jean-Mi, aussi marginaux qu'elle. Sans demander et presque sans y penser, Nadine investit les lieux. Devient la troisième ourse. Là, à l'ombre des Vignes, elle trouve une existence simple, rustique. Et plus qu'un point de chute, un endroit où oublier et tenter de vivre. Mais quand le monde pénètre par effraction dans ce paradis perdu, les souvenirs reviennent, l'enfer commence.
Par la justesse de ses mots, Nathalie Sauvagnac réussit la prouesse de raconter la violence des hommes sans pour autant oublier la lumière des invisibles et des fracturés, ceux qui cherchent leur place, fût-elle au bord du monde.
30 prêts - 60 mois
C'est une maison bleue, adossée à la colline... Cette maison, c'est Les Vignes, cahute perchée à quelques encablures de la civilisation. Un univers sombre et désespéré, pourtant curieusement beau tel qu’il est dépeint. Entre l'idéal de l'autarcie et la réalité de la dépendance – dépendance affective, dépendance sociale, dépendance chimique... Ça parle de misanthropie, de marginalité, de drogue et d'amour, ça parle de musique, de vide et d'oubli, ça parle de chair, de cri et de silence.
Océane Bouchaut, Libraire, Payot-Genève
Paris, 1935
Lors de la première du Rigoletto de Verdi à l'Opéra-Comique, un jeune ténor défraie la chronique en volant la vedette au rôle-titre. Le nom de ce prodige ? Elio Leone.
Né en Italie à l'orée de la Première Guerre mondiale, orphelin parmi tant d'autres, rien ne le prédestinait à enflflammer un jour le Tout-Paris. Rien ? Si, sa voix. Une voix en or, comme il en existe peut-être trois ou quatre par siècle.
Cette histoire serait très belle, mais un peu trop simple.
L'homme a des failles.
D'ailleurs, est-ce vraiment de succès qu'il rêvait ?
En mettant en scène avec une générosité folle et une grande puissance romanesque d'inoubliables personnages, Alexia Stresi nous raconte que ce sont les rencontres et la manière dont on les honore qui font que nos lendemains chantent et qu'on sauve sa vie.
25 prêts - 3650 jours
Sélectionné pour le Prix des libraires Payot 2023 - «Littérature francophone»
Nous sommes en 1935 à Paris, à l’Opéra-Comique. Ce soir-là est montée une œuvre de Verdi, Rigoletto. En cette période de récession, il a fallu se contenter de la reprise d’une vieille mise en scène. Difficile aussi de convaincre de belles voix. Et le directeur, Monsieur Gheusi, a besoin d’être rassuré sur ses choix. Il est l’heure. Les trois coups. Lever de rideau. Le duc de Mantoue fait son entrée, un banal courtisan, Borsa, lui donne la réplique. Le public réagit. Rigoletto apparaît et… tous les spectateurs restent tournés vers Borsa. Plus personne n’écoute ni ne regarde la scène. Les visages sont penchés sur le programme pour y déchiffrer le nom du ténor qui le chante. Il y est écrit en tout petit: Elio Leone. À cet instant vient de se produire un évènement exceptionnel, imprévisible, qui signe la naissance d’un ténor aux qualités artistiques et humaines rarement rencontrées… La suite de cette soirée? Elle se glisse au cœur Des lendemains qui chantent. Elle y est riche, surprenante, et laisse germer l’idée que la paix intérieure peut s’installer, pour autant que l’on en fasse le choix.
Nathalie Barras Riccio, Libraire, Payot-Sierre
Le roman de la femme quittée est un topos de la littérature française, plus rares sont les romans de l'homme quitté dans sa vieillesse par une femme jeune.
« Le bonheur ancien m'étouffe. Il me chasse du présent, m'interdit l'avenir » : Lucien, un romancier français de mère turque, âgé de 68 ans, est dans un état de douleur hébétée depuis qu'il a été abandonné par sa femme Zoé, éditrice romancière d'origine italienne de 33 ans.
La tristesse brouille la chronologie du passé. En chapitres brefs, Lucien reconstitue la ronde de sa petite « bande de Saint-Germain des Prés », composée de trois amis sexagénaires en couple avec de jeunes trentenaires qui se trouvent être toutes écrivaines : l'ami de jeunesse Bob, chanteur célèbre, partage la vie de la jeune russe Natacha ; les deux éditeurs de Lucien, Eric et Guillaume, vivent respectivement avec Gwendoline, slovaque d'origine congolaise et Maria, grecque.
La solitude, l'abandon, la mort qui rôde, l'écriture pour survivre, les jeux de l'amour et du hasard, les combinaisons et combinatoires possibles entre écrivain(e)s et éditeurs/trices, la folie des prix littéraires, le caractère incestueux du petit monde des lettres parisien : autant de thèmes abordés ici sur un registre tour à tour désespéré et comique par un Besson à la dévastation tonique, particulièrement en verve dans l'autodérision et le lâcher-prise, et qui garde intact son sens de la formule (« l'italienne a été mon ambulance avant d'être mon corbillard »... « la vieillesse est une adolescence sans avenir »... « la passion : comédie pas intelligente qui tourne mal »...)
30 prêts - 60 mois
Besson a le sens de la formule, et cela commence dès le titre, car si sa vie est bien privée, c’est de Zoé. Car Zoé, la jeune et belle romancière italienne épousée sur le tard, un peu pour faire comme ses deux meilleurs amis, a quitté Lucien, l’éditeur chouchou de Saint-Germain-des-Prés. Et ce unhappy end, ressort pourtant si efficace dans ces fictions qu’il dévore par métier, le laisse totalement démuni. Non qu’il n’ait jamais été quitté, parfois, mais aucune ne l’avait quitté si tard dans la vie, et ce que cela signifie cueille Lucien à froid. Ce qu’il ne comprend pas n’est pas la cause de cette rupture, dont il analyse les composantes avec une lucidité spirituelle, mais l’effet qu’elle provoque en lui: seul soudain alors que se profile le dernier bout droit avant le grand saut… Léger ou grinçant, l’humour le protège, mais Lucien n’est pas dupe: passer au crible du cynisme amusé le petit monde futile des écrivains et des maisons d’édition, décortiquer avec une franchise ironique les rapports entre hommes et femmes, instiller de l’autodérision dans tout ce qui fait mal, tout cela n’est qu’un artifice, il a perdu... Mais il a l’élégance bravache de nous en faire rire!
Joëlle Brack, Libraire, payot.ch
Bons copains, Gid et Johnny menent une existence de jeunes cow-boys dans le Texas d'avant-guerre, entre travail harassant, bagarres et cuites en ville. Gid est reserve et cere- bral, Johnny est spontane et insouciant. Amoureux de la meme fille, Molly, tous deux rivalisent d'attention a son egard. Cependant, Molly se revele un esprit fort et une femme libre. Si elle apprecie Gid et Johnny, jusqu'a leur accorder ses faveurs, pas question de se laisser passer la bague au doigt. Du moins par eux, car elle finit par epouser un troisieme homme, qu'elle trompera allegrement au fil des annees avec ses deux amours de jeu- nesse. Une situation scandaleuse pour le Texas de cette epoque, mais surtout une etrange histoire d'amour et d'amitie qui perdurera leur vie durant.
25 prêts - 3650 jours
Ce roman à trois voix conte le destin de Molly, Gid et Johnny, cow-boys au grand cœur, amoureux toute leur vie de la même femme. Du Texas d’avant-guerre à la fin du siècle, McMurtry s’attache, au moyen d’une narration centrée sur l’action, à décrire le quotidien de ce trio inoubliable, et l’amitié indéfectible qui le lie. C’est par cette dissection du temps et de la façon dont on le remplit que l’écrivain – récemment disparu – nous transporte, lecteurs émerveillés, au cœur de l’Amérique profonde. Drôle, touchant et addictif.
Delphine Le Delliou, libraire, Payot-Lausanne
« Lorsqu'on commande un café à Naples, on peut en régler un second qui sera offert à qui n'aura pas les moyens de s'en payer une tasse. Il est indiqué sur l'ardoise du bar comme un café sospeso : un café suspendu. Voici un récit composé de sept histoires que j'ai recueillies par bribes au café Nube pendant les quarante dernières années. Toutes sont liées par ce fil invisible qu'est le café suspendu. Du côté de celui qui offre comme de celui qui reçoit, la vie passe dans cette tasse... »
Le narrateur, Jacques Madelin, un Français installé à Naples après une déception amoureuse, passe le plus clair de son temps installé au café, juste en bas de chez lui, à prendre des notes en observant les personnes qui se croisent, se cachent ou se cherchent, les rencontres amoureuses ou amicales qui se tissent. La peau d'un crocodile de légende transformée en un étrange sac, une femme trompée qui s'arrange avec la maîtresse de son mari pour garder ce dernier, une jeune femme qui doit se débarrasser du foulard légué par sa grand-mère pour retrouver le goût de vivre, un écrivain aux mille visages, un homme qui a peur de dormir, et même un médecin chinois qui veut soigner les gens en bonne santé...
Tout en racontant des histoires pleines d'humanité, de fantaisie, de souvenirs, de récits historiques, légendaires ou imprégnés de psychanalyse, Jacques dessine au fil des pages un bouleversant autoportrait. C'est aussi un livre sur la charité, sur la manière dont la prodigalité se répercute sur nos destins.
Le talent de conteuse d'Amanda Sthers fait merveille, alliant grâce poétique, peinture des sentiments et évocation d'une ville à l'atmosphère unique.
30 prêts - 60 mois
Il existe à Naples une tradition: lorsqu’on commande un café, on peut en payer un second qui, noté sur une ardoise, fera le bonheur de quelqu’un ne pouvant se l’offrir. Au Caffè Nube, au-dessus duquel il loge depuis des années, le narrateur a ses habitudes. Il observe, amusé, curieux, tout un petit monde hétéroclite qui s’agite, s’aime, se trompe, se quitte… Au fil de ce roman tendre et léger, on est invité à prendre place, nous aussi, dans ce tourbillon de la vie. On se prend d’affection pour les habitants du quartier, on est attendri face aux amours naissantes, intéressé par les légendes et les traditions; on est surpris, un peu critique, mais toujours bienveillant. Soudain on est napolitain, et on aimerait pouvoir nous aussi offrir un «café suspendu» pour regarder le plaisir qu’il procure à celui qui entre et, timidement, s’installe à la table d’en face. Une escapade à Naples pleine de générosité et de fantaisie, un bonheur de lecture!
Pascale Servigne, libraire, Payot-Genève Cornavin
J'ai vécu ce que j'avais à vivre et aimé du mieux que j'ai pu. Si je n'ai pas eu de chance ou si je l'ai ratée d'un cheveu, si j'ai fauté quelque part sans faire exprès, si j'ai perdu toutes mes batailles, mes défaites ont du mérite - elles sont la preuve que je me suis battu.
Algérie, 1914. Yacine Chéraga n'avait jamais quitté son douar lorsqu'il est envoyé en France se battre contre les "Boches". De retour au pays après la guerre, d'autres aventures incroyables l'attendent. Traqué, malmené par le sort, il n'aura, pour faire face à l'adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité.
Les Vertueux est un roman majeur, la plus impressionnante des oeuvres de Yasmina Khadra.
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Les Vertueux est une fresque sur l'histoire de l'Algérie qui court sur près d'un demi-siècle, et dont le personnage principal est très attachant. On est avec lui, on ressent la peur, l'excitation et toutes les émotions qu’il peut éprouver, mais aussi le décor, avec son ambiance pluvieuse. Khadra aime l'Algérie, il nous le dit, veut nous le transmettre, sans chercher à cacher ses failles. Il aime aussi les êtres, sans nous masquer la pauvreté et la dureté de leur vie. Car il y a la volonté de l'auteur de mettre en avant ces gens oubliés, ces gens de l'ombre, avec une plume absolument magnifique et une humanité débordante. Un roman à lire absolument, car c’est certainement l'un des plus beaux de cette rentrée!
Loïc Bertholet, Libraire, Payot-Lausanne
George Madruger, professeur américain de littérature, s'installe à contrecoeur avec son épouse et sa fille dans une ferme isolée des Cornouailles, coin sauvage d'Angleterre. George est mal à l'aise face à ces rustres peu accueillants et ces derniers méprisent ce yankee trop sûr de lui.
C'est un Noël blanc, mais qui commence mal. Sur la lande, Henry Niles, un fou de la pire espèce, un assassin d'enfants, s'échappe de l'ambulance qui le ramenait en prison. Lorsqu'une fillette disparaît au cours d'une fête, la panique est générale dans le village.
Quand le bruit court que le prisonnier s'est caché dans la ferme des Madruger, cinq villageois décident de s'y rendre avec un but très clair : assassiner Henry Niles et tous ceux qui voudraient les en empêcher.
Huis clos glaçant, Les Chiens de paille, adapté au cinéma par Sam Peckinpah en 1972, est une lecture indispensable pour qui veut réfléchir sur le phénomène de meute et sur la nature de la violence. Un classique du genre enfin retraduit.
25 prêts - 3650 jours
Quelle jolie promesse bucolique et floconneuse, ce Noël en plein cœur des Cornouailles… Mais ce serait sans compter les ressentiments tenaces entre cultures anglaise et américaine, le pub de service où les esprits finissent de s’échauffer, la disparition soudaine d’une fillette, une ambiance à la Fargo des Frères Coen, et l’instinct grégaire de la violence… Des dialogues ping-pong, une tension doucereuse – et le huis clos devient feu de paille
Typhaine Marc, Libraire, Payot-Genève Rive Gauche
Mathurine travaille à la protection de l'enfance. On lui confie un signalement concernant un garçon de dix ans, légèrement handicapé, Darwyne Massily. C'est à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie, que vivent Darwyne et sa mère Yolanda, une beauté qui collectionne les conquêtes. Malgré des apparences rassurantes, Mathurine a l'intuition que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille. Dans ce roman où s'exprime magistralement sa plume expressive, Colin Niel nous emporte vers l'Amazonie, territoire d'une puissance fantasmagorique qui n'a livré qu'une part infime de ses mystères. Darwyne, l'enfant contrefait qui ferait n'importe quoi pour que sa mère l'aime, s'y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui voudraient qu'il soit comme les autres.
30 prêts - 2555 jours
Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond avec Darwyne?? Est-ce son léger handicap (une petite malformation aux jambes) qui pousse ce garçon vers l’isolement, une déveine sociale qui l’a fait échouer dans un carbet (abri) miteux, ou bien est-ce un entourage malveillant?? Une employée de la protection de l’enfance va chercher à comprendre comment vit Darwyne, et ce qui le lie si intimement à cette forêt amazonienne au bord de laquelle s’étale son bidonville… Colin Niel a vécu en Guyane pour créer un parc amazonien?: on l’avait déjà vérifié avec l’immanquable saga du Capitaine Anato, il sait de quoi il parle quand il s’agit de décrire les méandres de la jungle, et les tensions communautaires qui prennent racine sur ce territoire aussi hostile que fascinant. Et ce garçon introverti, en osmose avec la faune et la flore d’Amazonie, va lui aussi se montrer tour à tour inquiétant et attachant — mais toujours captivant, dans un récit dont le suspense habilement distillé monte vite en puissance?!
Yves Hehlen, Libraire, Payot-Nyon
Le réalisateur Richard Lease a connu des jours meilleurs. Il n'est plus à la mode, et ne se remet pas de la mort de sa grande amie Paddy. Elle fut sa scénariste, son soutien et sa boussole. Ivre de chagrin, il entreprend un voyage vers le nord du pays, en dialoguant avec une enfant imaginaire, faute d'être resté en contact avec sa propre fille qu'il n'a pas vue grandir. Sa route va croiser celle de Brittany, qui travaille dans un centre de détention pour immigrants. Elle aussi est partie de Londres sans réfléchir, à la poursuite de Florence, une mystérieuse jeune fille qui a secoué l'institution pour laquelle Brittany travaille. Le printemps va-t-il permettre à ces âmes perdues de retrouver leur chemin ?
Ali Smith poursuit sa réflexion poétique et politique sur notre époque en portant une attention particulière aux gens déplacés, en fuite ou rejetés. Sa fantaisie joyeuse infuse une narration pourtant centrée sur la misère cachée de nos sociétés contemporaines, et en faisant appel à Charlie Chaplin, Katherine Mansfield, Rilke ou encore Shakespeare, elle nous amène vers un printemps libérateur.
Traduit de l'anglais par Laetitia Devaux
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Entrer dans les saisons d’Ali Smith, c’est prendre un train en marche, dans le wagon des déclassés. Des flots de pensées, de l’absurdité scandée, comme un prélude à l’éclosion d’une fleur intime puis collective. Ali Smith scrute toutes les lucarnes de l’engagement, à la lueur de quelques précarités (dramatiquement) contemporaines. Rilke et Katherine Mansfield infusent ici des déploiements fantasques, comme des émancipations à rebours…
Typhaine Marc, Libraire, Payot-Genève Rive Gauche
« Quand je me suis réveillé à l'hôpital, ils m'ont dit que ma petite amie était morte. Ce n'était pas ma petite amie, mais je ne les ai pas contredits. »
Après un accident de voiture, une femme meurt, un homme reste paralysé et un père retrouve son fils. Dix ans après s'être enfui de sa maison, l'adolescent en colère qui fuguait sur les trains de marchandises et qui traversait le pays en stop est maintenant en fauteuil roulant.
Son père, si maladroit et incapable de l'aider auparavant, est la seule personne qui viendra sans hésiter le chercher à l'hôpital.
Le Lâche est un premier roman poignant, touchant et plein d'humour sur les retrouvailles impossibles, les reconstructions d'un corps, d'une relation, d'une vie, et sur la possibilité de redécouvrir le bonheur quand tout semble perdu.
Ce livre décapant, qui explore avec puissance le pardon et le regard d'autrui sur la différence, signe la naissance d'un grand auteur capable de faire cohabiter la brutalité avec la lumière, le rire et la tendresse avec les souvenirs explosifs, le café filtre et les donuts avec la seule promesse que les États-Unis aient tenue, celle de la grande route.
« Ce lumineux roman donne de la légéreté à la profondeur, et de la profondeur à la légéreté. Une histoire qui vous fait passer des rires aux larmes. Une magnifique réussite ! » - Gérard Collard
« Le lâche est drôle jusqu'à faire mal, il est beau et vrai, vrai, vrai, jusqu'au centre de son coeur tellement humain. » - A. L. Kennedy
« Tendre, brillant et sauvagement drôle » - The Guardian
« Un premier roman remarquable et touchant » - Literary Review
20 prêts - durée illimitée
Jarred se retrouve à l’hôpital après un accident de voiture. À 25 ans, on lui annonce qu’il ne pourra pas remarcher… Très vite — trop vite, selon lui — il lui faut quitter le centre médical. Mais qui peut s’occuper de lui à sa sortie? Cela faisait dix ans qu’il avait rompu les liens avec sa famille: la vie à la maison était rapidement devenue insupportable après la mort de sa mère, son père était incapable de s’occuper de lui, noyant sa peine dans l’alcool. Devenu un adolescent agressif, sans repères, Jarred avait fugué. Mais, n’ayant pas le choix, il appelle celui qu’il n’arrive à appeler que par son prénom: Jack. La difficile cohabitation entre les deux hommes peut commencer… Le Lâche est un premier roman percutant, non dénué d’humour (noir) et absolument inoubliable, dont les dialogues entre père et fils font mouche. Comment pardonner, et se pardonner? Un livre magnifique de tendresse et de fureur.
Stéphanie Roch, Libraire, Payot-Nyon
La vie de Meli de Budapest est bouleversée quand elle fête ses 13 ans. Comme tous les orphelins de son âge, elle est invitée à participer à une chasse au trésor à travers l'Europe : la course à l'Adamant ! On donne à Meli un passegare qui va lui permettre de vivre comme les richissimes Voyageurs qui sillonnent l'Europe à bord de trains gigantesques et fabuleux.
Mais pour certains orphelins, la course est plus qu'un jeu et ils sont prêts à tout pour s'emparer des pièces du puzzle qui indique l'emplacement du trésor.
On murmure même que le terrible Lafcadio serait de la partie...
30 prêts - 60 mois
Embarquez dans un univers de rails et de pièges complètement immersif! Travail harassant, manque de sommeil, ventre vide: le quotidien de Mélie et de tous ses camarades de l’orphelinat est bien misérable. Pourtant, un jour, une incroyable occasion va se présenter à elle: participer à la course à l’Adamant, une chasse au trésor réservée aux orphelins de 13 ans et qui se déroule dans toute l’Europe. Munie de son tout nouveau «Passegare», Mélie doit voyager à bord de trains plus hallucinants les uns que les autres, pour trouver des pièces de puzzle qui la rapprocheront du trésor. Mais le danger est partout, et des enfants sont mystérieusement jetés hors du convoi à pleine vitesse… Serait-ce un coup du terrible Lafcadio? Un roman d’aventures captivant qui met en relief l’importance de l’entraide, de la curiosité et de l’alphabétisation. J’ai a-do-ré! (Dès 10 ans)
Tiphanie Crochu-Gouy, Libraire, Payot-Neuchâtel